Attention, ne pas se fier aux apparences : sur la photo qui m'a été fournie, on croirait avoir affaire un groupe de post-machin, avec leur dégaine de hipsters. Non, non, Hissing c’est du sale, du gras.
Du death rugueux, baveux, caverneux, lourd(eux).
D’emblée, ils ont pour eux un graphisme de pochette assez particulier ; particulier, mais qu’on a l’impression d’avoir déjà vu quelque part : c’est Stefan Thanneur de Chaos Echoes qui en est l’auteur.
De prime abord, sur la première compo, j’ai cru reconnaître du Portland death metal (mais de Seattle, pour le coup), car elle en a tous les attributs, y compris l’ambiance pesante et malsaine qui évoque l’impiété et le blasphème.
La seconde compo est beaucoup moins dans cet esprit-là. On est plus dans une espèce de death/sludge dissonant et rampant, ce qui est plus en accord avec la signature Southern Lord – et leur dégaine de hipsters. Ils n’ont pas abusé du larsen cette fois-ci, ce qui explique qu’on n’identifie pas le sludge immédiatement.
Le son ici est meilleur que sur leur premier EP (qui porte le même nom), tout en restant suffisamment dégueulasse.
Le mélange des tendances est intéressant, finalement assez original et fonctionne parfaitement.
Autre qualité de cet EP : à la fin de ses quelque onze minutes, je suis resté sur un petit sentiment de frustration, j’aurais aimé que ça continue un peu. Ce qui me laisse penser qu’ils ont les moyens de livrer une œuvre plus copieuse et ambitieuse. Autrement dit, encore un groupe qui a du potentiel, et donc à suivre.
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