Ce Can't Feel My Face me pose en effet un sacré problème comme vous avez pu le deviner.
Je pense qu'il m'est tout d'abord inutile de vous présenter Abel Tesfaye, alias The Weeknd. En effet, depuis que l'intriguant jeune homme, déjà connu auparavant par tous les amateurs de R'nB' pour sa mixtape House of Balloons et par tous les hipsters de New York pour la masse de cheveux qu'il s'efforce de faire pousser en haut de son crâne, a sorti le méga-tube Earned It ( BO d'un méga-blockbuster couronné de succès ), vous n'avez normalement pas pu passer à côté de sa jolie petite voix enchanteresse.
De toute manière, disons-le bien : Earned It était loin d'être mauvais, et ce fut une grande joie pour moi de voir un de mes jeunes poulains préférés acquérir l'étiquette de faiseur de tubes sans pour autant qu'on ait à faire face à une baisse significative de qualité de sa part.
Cependant, rien n'était encore joué, et le plus important était de voir comment The Weeknd allait pouvoir faire face aux nouvelles attentes correspondant à son statut de superstar.
Il s'en était pour le moment plutôt très bien tiré avec le pessimiste The Hills, dans lequel il avait pu pleinement exprimer son doute, ses contradictions et son sentiment de perdition, tout en émouvant jusqu'aux larmes le grand public.
Place maintenant à Can't Feel My Face, un nouveau single qui prend d’emblée des allures de pop dansante. Au début, tout semble se dérouler au mieux et on retrouve avec joie l'emprunte sonore de notre cher Abel, mais les choses commencent pourtant à dérailler dès le début du refrain, lorsque se lance la ligne de basse funky accompagnée bientôt de la ligne de guitare allant avec.
C'est à partir de là qu'on commence à se poser l'horrible question : ne nous la jouerait-il pas à la Bruno Mars ?
En effet, l'influence jacksonienne (et plus précisément période Off The Wall) est ici clairement ressentie, si bien qu'elle prend quasiment le pas sur la propre touche personnelle de l'auteur.
C'est là qu'arrive notre dilemme à point nommé : devrait-on saluer cette opportunité crée par le chanteur lui-même de pouvoir s'élever au rang de ses idoles, ou bien mettre tout ça sous le compte d'un flagrant manque d'inspiration ?
A vrai dire, on n'en sait rien, et on ne peut s'empêcher de hocher gentiment la tête devant le groove indéniable du Weeknd, tout en grinçant des dents quand ce groove vient se poser devant nous à l'heure des courses dans le rayon fruits frais de l'hypermarché du coin.
Ah, Abel, tu es décidément un garçon pleins de contradictions...

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le 5 juil. 2015

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