J’ai très longtemps traîné sur Nightfall in Metal Earth, préférant consulter les chroniques des classiques du metal plutôt que de donner de l’importance aux nouveautés et coups de cœur. Mais un soir de février 2008, ma rétine fut frappée par la rubrique coup de cœur : on y voyait un pirate zombifié partant à l’abordage, le tout accompagné d’un titre de chronique aguicheur, du genre : « Branle-bas de combat ! ». Je suis intrigué et lis la chronique, plutôt positive. Piraterie et metal, ça a l’air bien ! me dis-je, sans encore connaître Running Wild, et avant de commander l’album en ligne quelques secondes plus tard sans en avoir écouté un seul morceau. J’ai été immédiatement séduit, mais j’étais jeune et chevelu, maintenant je suis vieux avec une calvitie.
Captain Morgan's Revenge débute avec une énergie contagieuse, promettant une expérience musicale épique et passionnante. Over the Seas m’avait séduit en un rien de temps, par son intro remplie de fougue. La chanson est pas mal, elle met tout de suite dans le bain, on est immédiatement à bord d’un navire avec des flibustiers prêts sillonner les mers pour piller des trucs dans la quête d’un trésor caché.
Le deuxième morceau, homonyme au titre, confirme cet entrain en nous offrant une œuvre épique avec des ponts et de l’émotion avec les passages musicaux et hurlés, pour narrer une histoire. En
2008, je trouvais ça énorme, mais c’était avant que je découvre d’autres groupes qui ont fait mieux (WASP, Manowar, Devin Townsend…).
Malheureusement, cette énergie s'essouffle rapidement à mesure que l'album progresse, en grande partie en raison d'une redondance inhérente au thème de la piraterie. Les chansons se retrouvent souvent piégées dans un schéma prévisible (on boit du rhum, on pille, on navigue, ça tourne vite en rond.)
Nancy The Tavern Wench reste une chanson agréable à écouter, mais les paroles, très rudimentaires, sont tellement creuses qu’elle ne parviennent pas à faire de cette mélodie entraînante un hymne digne de ce nom. N’est pas Judas Priest - Heavy Duty/Defenders of the Faith qui veut
Dans l'ensemble, Captain Morgan's Revenge est un album qui démarre fort, qui réussit à nous immerger dans son univers mais qui peine à maintenir son élan. L’exemple type de ce mal étant Set Sail and Conquer, qui déboule tambour battant avec son intro mais s’essouffle très vite.
Adoré en 2008, trouvé passable en 2023. Ya qu’à voir ce qu’ils sont devenus et l’ambiance horripilante lors de leurs concerts de macronistes jeunes et dynamiques qui « kiffent la vie, bails de ouf, zéro prise de tête » pour comprendre qu’Alestorm n’était, pour moi, qu’un feu de paille.