Le légendaire David Alexander Hess était essentiellement reconnu pour des rôles de psychopathe et de violeur dégénéré dans des rape & revenge cultes des années 70. Du plus connu « La dernière maison sur la gauche » de Wes Craven, au (selon moi) bien meilleur « La maison au fond du parc », mais aussi au trop méconnu « La proie de l’auto-stop », ce visage – pour tout amateur de cinéma d’exploitation - est synonyme de terreur et de vil méchanceté. Pourtant, Hess n’a pas commencé comme acteur, mais bien comme chanteur et comme parolier pour ... Elvis Presley ! Déjà à l’œuvre dans la composition de la Bande Originale du film de Wes Craven, l’homme fut aussi l’auteur et l’interprète de très belles chansons.
Ce fascinant contraste entre le violeur (de composition) à l’écran, et le romantisme de ses compositions musicales demeure une étrangeté, a tel point que l’utilisation de ses berceuses au cinéma se feront généralement dans le registre du genre, notamment Tarantino et Eli Roth pour ne citer que les plus connus.
Sorti en 2001, « Caught up in the moment » est aujourd’hui un disque introuvable, y compris sur Internet. Ni sur Spotify, ni nulle part. Par un heureux hasard – alors que je venais d’acquérir un vinyle 45t avec la magnifique « lullaby » dans sa version originale, chanson bien connue des amateurs du cinéaste teuton controversé Marian Dora, dont la version studio n’est disponible - précisément - uniquement sur cet album, voilà qu’une énième recherche sur Soulseek m’offre sur un plateau d’argent la presque intégralité de l’album, à l’exception de la piste 7 « Celibate Fool ». Je me suis empressé de télécharger cette rareté, j’ai d’ailleurs bien fait, l’utilisateur islandais ayant partagé ce délicieux mets à tout bonnement disparu.
« Caught up in the moment » est d’une qualité supérieure à « (Climbing Up The) Sunshine Path » sorti en 2005 (et très facilement trouvable). Le ton de l’album est davantage proche des titres au romantisme certains, tel que « Feelings » ; « Wait for the rain » ou encore « Sweet Sweet Franziska ». Hormis la chef-d’oeuvresque « Lullaby », « African Queen » ; « Lonely man » ; « Journey » ; « Weekends make me lonely » ; « Ballerina » et « Nice Girl », sont vraiment des petit bijoux qui auraient toute leur place dans le thriller romantique « La fièvre au corps » de Lauwence Kasdan. En prenant les meilleurs titres des deux disques, je me suis fait mon propre album de David Hess, essentiellement tournée vers sa composante romantique. Il ne me reste qu’à déniché le titre manquant « Celibate Fool » afin d’être complètement satisfait, je pourrais fermer le dossier des chansons rares de ce légendaire monsieur.