Je me rappelle la sortie du premier album de ce combo de Baltimore : Agony Defined en 2013. Une petite bombe qu'on n'avait clairement pas vu venir puisque c'était la toute première sortie du groupe, sans démo ni EP préalable. Noisem frappait un grand coup d'emblée avec un album ultra efficace mêlant habilement thrash, death et grindcore, mélange aux saveurs old school délicieuses et qui reste à ce jour relativement original, à défaut peu courant.
Bizarrement, j'avais un peu boudé la suite, ayant écouté très superficiellement le second album, Blossoming Decay, sans doute en partie à cause de sa couverture pas très ragoûtante.
Néanmoins, je retrouve le groupe avec plaisir sur ce Cease To Exist, constatant que la formule n'a pas changé : toujours ce thrash rugueux, nerveux, ultra agressif avec des accélérations blastées aux relents de grindcore et ce chant écorché qui s'imbrique à merveille dans l'ensemble.
Difficile de résister à une telle dynamique dans les compos, toutes aussi agressives les unes que les autres et qui défilent à toute vitesse sur moins de vingt-deux minutes au total (à la première écoute, j'avais l'impression que ce n'était qu'un EP, c'est dire). Même si c'est l'album le plus court, les deux autres n'atteignent pas les vingt-cinq minutes pour autant.
Mais c'est largement suffisant et tout à fait raccord avec la célérité et l'urgence qui se dégage des morceaux ; pour preuve, il faut arriver à la septième compo pour entendre enfin un passage en mid tempo. L'intensité et la violence sont telles qu'on est largement repu à la fin de la dixième compo ; dixième compo qui tranche d'ailleurs assez radicalement avec le reste pour sa première moitié, qui évolue sur un tempo quasi doom, qui s'accélère progressivement.
Digne héritier du brutal thrash lorgnant vers le death et du grindcore naissant de la fin des années 80, Noisem reste sur ses acquis tout en gardant inspiration et dynamisme au top. Avec le temps, ils s'affirment de plus en plus comme une valeur sûre du thrash brutal et extrême, renouvelant l'intérêt pour le style pour des vieux cons comme moi que le thrash « classique » dans sa forme actuelle ne fait plus vibrer.
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