Chamber Music
6.1
Chamber Music

Album de Coal Chamber (1999)

[...] Le positif tout d'abord se situe sur tout un amoncellement d'idées loin d'être dégueulasses. Car Chamber Music est doté certains titres qui sont loin d'être dégueulasses dont il serait dommage de ne pas reconnaître un minimum. Le plus atmosphérique « My Mercy » en tête. C'est le cas le plus flagrant d'une volonté certaine de Coal Chamber à enclencher une nouvelle direction musicale : ça lorgne pas mal sur l'indus' en terme de lourdeur planante et l'incursion de la voix éthérée de la bassiste donne comme un petit goth, le tout donnant un résultat hyper convaincant. Des « El Cu Cuy », « Not Living » ou encore « Notion » offrent des dynamiques plus léchées et lissées que son hargneux prédécesseur certes mais ont tout des classiques se gravant dans ton cervelet dès la première écoute tout en faisant grincer les cervicales sans qu'on ne s'explique vraiment pourquoi. Du hit à portée radiophonique en force donc. Ou encore « Tyler's Song », petit mid-tempo qui touche malgré son indubitable côté gnangnan. Et autres passages sous-accordés ne pouvant que plaire aux fans de Korn tant le fait d'assagir quelque peu le propos souligne toute l'influence que la bande à Jonathan Davis a pu avoir sur le Fafara modèle jeune pousse.


Malheureusement, Chamber Music est doté de son côté obscur qui se résume surtout par le choix de son format : seize titres s'étendant sur presque une heure. Si la recette déployée sur ce second méfait n'est pas désagréable en soi, elle aurait sans doute gagnée à être plus concise en morceaux et en temps de jeu. Chamber Music s'étire tellement que ça ne fait que montrer les limites de la direction musicale qu'a voulu emprunter Dez et ses acolytes en 1999. Jusqu'à un point hautement préjudiciable que le bon se retrouve noyé dans le dispensable aussi poussif que répétitif. Si ce n'est carrément le mauvais goût avec « Shock The Monkey » où Ozzy Osbourne se tape l'incruste, puant davantage l'union de connivence bassement mercantile que celle d'une collaboration purement artistique.


Si d'un point de vue stratégique, au vue de l'évolution musicale de Coal Chamber, Chamber Music se révèle cohérent dans sa volonté de s'inscrire dans la transition logique entre l'éponyme et Dark Days, ce dernier se révèle malheureusement si long et maladroit qu'il en devient très moyen. Dommage car il aurait juste suffit d'enlever quelques titres pour une durée totale n'excédant pas les 35 minutes pour être autrement plus convaincant et que le positif qui en ressort soit mieux mis en valeur. Après, bien entendu, cela n'aurait pas hissé Coal Chamber à un statut référentiel mais il aurait au moins conservé une place bien en haut du panier des outsiders.


La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !

Margoth
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le 13 nov. 2017

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