Un homme d'exception
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Le pays du Soleil levant regorge décidément de pépites en matière de rock contemporain, même si dans le cas de Sokoninaru il faudrait plutôt parler de gros lingot.
C’est effectivement de l’or en barre que nous offre ce groupe formé voilà presque 10 ans à Osaka par Juko Suzuki et Misaki Fujiwara. Rejoints en 2016 par le batteur Shiyu, le trio s’est mis en tête de violenter salement une scène indé du rock nippon pourtant déjà bien surchargée. Si le succès commercial tarde encore un peu à se confirmer, il n’en va pas de même pour la qualité du son de ce second album, qui roule sur à peu près tout ce qui se fait ailleurs, ni plus ni moins.
Amateurs de grattes nerveusement malmenées à coups de médiators chromés réjouissez-vous, car Sokoninaru va vous envoyer au septième ciel. Le talent monstrueux des deux leads (Suzuki à la guitare, Fujiwara à la basse, les deux chantent) couplé à des compositions toutes plus sophistiquées les unes que les autres (le groupe s’en vante sur son site internet, et à juste titre pour une fois) contribuent à faire de chaque morceau une œuvre tout à fait géniale, où les contretemps, les saccades et autres sons expérimentaux règnent en maître… sans pour autant sacrifier au vilain plaisir de secouer sa tête sur des rythmes aussi virevoltants que rudes et secs.
Une impressionnante débauche d’énergie et d’inventivité, jamais répétitive si l’on prend cet album dans l’absolu, et qui réserve sa dose d’extase devant la créativité de certains passages. Une créativité que vient sublimer une post-production bien présente mais qui sait toutefois rester discrète. Inutile de dire que l’étonnante complexité du tout aura clairement de quoi décourager quiconque tenterait de reproduire l’ouvrage à la maison : c’est un travail de pro et un travail d’orfèvre tout à la fois, qui pousse l’instrument dans ses retranchements pour en extraire tout ce qu’il y en a de meilleur.
Deuxième véritable album dans la discographie naissante de Sokoninaru, ce Choetsu (litt. « transcendance ») s’impose comme l’une des plus belles réussites d’un hard rock contemporain qui sait coupler le plaisir de l’écoute à une sophistication musicale des plus remarquables. On passera sur la qualité des vocals, pas toujours fameuse, mais jamais non plus dérangeante. C’est suffisamment retenu et pudique pour ne pas tomber dans le travers « animesque » de la plupart des groupes de j-rock. Mention spéciale aux MV du groupes (dispos sur YouTube), sublimes.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs albums japonais, Les meilleurs albums de 2020 et Journal de bord du reconfiné (musique)
Créée
le 1 nov. 2020
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