Du très bon Billy Idol
Paru en 1990 Billy Idol nous offre un album très rythmé et très rock. On note aussi deux reprises : Endless Sleep , un classique de 1958 et un standard des Doors : L A woman qui sont très réussies...
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le 23 avr. 2020
Entre le moment de la sortie de son dernier album Whiplash Smile, des différentes versions de la compile/remixes Vital Idol mais surtout de l'arrivée de ce Charmed Life, il s'en passe des choses dans la vie de Billy Idol. Le titre ironique de l'album est très approprié, on est loin d'une vie de rêve.
Comme on a pu le voir lors du disque précédent, les divers excès du chanteur ainsi que sa jalousie naissante pousse Steve Stevens vers la porte. Pour autant que je sache son manager Bill Aucoin décide lui aussi de se barrer pour les mêmes raisons. Seul Keith Forsey reste à la production, à croire que c'est le seul à arriver à le supporter. Mais étonnamment tout n'est pas si noir du côté d'Idol, il arrive à se réconcilier avec sa compagne Perri Lister. Le couple s'installe à Los Angeles et décident d'avoir un enfant. Billy ne semble pas se calmer pour autant, il tente de se lancer dans le cinéma, continue les concerts et les enregistrements, il passe même tout son temps à faire de virées à moto. Cependant la drogue est toujours là et ses infidélités aussi. Deux gros événements viennent entacher son nouvel album, la séparation de son couple après avoir eu un enfant avec une autre femme mais aussi un grave accident de moto qui manqua de lui coûter la vie. A cause de ses conneries il fout en l'air sa participation pour le film The Doors d'Oliver Stone, il devait y jouer un rôle majeur mais n’apparaît finalement que quelques minutes et c'est dommage parce qu'il ne joue pas mal du tout. Par la même occasion il manque de jouer le T-1000 dans Terminator 2, James Cameron et Stan Winston auraient bossé sur les préparatifs mais ça n'a jamais pu aller plus loin. Et par la même occasion ça va l'empêcher de faire la promo de ce nouvel album.
Il reste donc une seule question à se poser, est-ce que Billy Idol peut assurer seul ou presque à la barre ? Peut-il exister sans son copilote ? On va le savoir assez rapidement mais d'abord...pochette !
Et bien je la trouve super cool, sans doute la meilleure de toute la carrière du chanteur. L'utilisation des couleurs et ce côté entre art-déco et futuriste, ça me rappelle presque la série animée Batman des années 90. En cherchant un peu j'ai trouvé une version collector qui s'ouvre au milieu avec un côté dépliant 3D, c'est vraiment moche et ridicule mais on va dire que c'était la mode à l'époque. Et dans le genre ridicule je pourrais aussi parler de la photo au dos du disque, Idol prenant la pose allongé avec un style pseudo Mad Max ou je sais pas quoi. Bref c'est moins bien que la couverture originale particulièrement classe. Et comme on entre dans une nouvelle ère pour l'artiste, terminé les faces numérotées comme si tous ses albums se suivaient, c'est dommage j'aimais l'idée.
On commence avec The Loveless, dont le titre est inspiré par le film du même nom avec Willem Dafoe, l'origine du nom du fils d'Idol. D'emblée on entend le changement, Steve Stevens n'est clairement plus là. Les synthés sont vachement en avant et pour je ne sais quelle raison ils ont foutu une tonne de reverb sur les voix. La chanson en soit est pas mal du tout mais pour ouvrir un disque ça fait un peu plat, surtout si on compare avec les albums précédents.
Pumping On Steel n'est guère plus rassurante niveau production très marquée par l'époque. Billy démontre à quel point il est devenu fou de moto, tellement qu'il parle de cul sur la moto. J'arrive pas à me décider si je l'aime bien ou non, ce qui est sûr c'est qu'elle aurait été une meilleure introduction que The Loveless.
Heureusement arrive Prodigal Blues, un excellent single qui vient rattraper ce début en demi-teinte. Un titre plein d'introspection, le père de Billy qui lui parle et le chanteur qui parle à son fils. On retrouve le même genre de ton qu'on pouvait avoir sur Sweet Sixteen, ça fonctionne vraiment bien et c'est surtout une des rares chansons que j'écoute en dehors de l'album. J'ai aussi découvert au passage qu'il existe un clip, totalement inutile et inintéressant, en partie faussement en Live et qui ce concentre surtout sur des gros plans du chanteur.
L.A. Woman n'a rien de bien original et c'est normal c'est une reprise des Doors. Qui aurait pu être pour le biopic, dans lequel Idol apparaît comme indiqué plus tôt, mais non elle est pour le téléfilm L.A. Takedown de Michael Mann. La reprise est relativement similaire à l'originale, juste plus rapide et plus courte, néanmoins c'est une franche réussite. Le clip aussi est très cool, réalisé par David Fincher et avec un chanteur boitant sur sa cane.
Trouble With The Sweet Stuff est je suppose une allusion au cul ou à la drogue ou les deux, difficile à dire vu les deux addictions de l'artiste. On dirait du sous-INXS, j'accroche pourtant au groupe mais ça fonctionne pas je trouve. Les chœurs féminins sont cools mais l'instrumentation et la production font super cheap.
Je vais sûrement pas me faire des amis avec Cradle Of Love, je peux pas la supporter. C'est d'un gnangnan pour un titre de Billy Idol, lui-même le dira en changeant les paroles lors de la version acoustique pour VH1 Storytellers. Pour moi c'est le cliché du pseudo Rock 80s qui passait en boucle à la télé à l'époque et c'est pas un compliment. Et à ma grande surprise c'est l'un des plus gros succès de toute sa carrière. Au moins y'a le clip de David Fincher pour sauver les meubles, mais je préfère tout de même celui de L.A. Woman.
Mark Of Caine va à fond dans le côté New Wave et j'arrive pas trop à me décider. Il y a des choses que j'apprécie mais globalement ça colle pas trop. Les percussions, les passages presque rappés et la basse qui slap, c'est un peu kitsch quand même.
Endless Sleep est une étrange reprise de Jody Reynolds. On retrouve l'ambiance de Prodigal Blues et j'aime bien. Ce qui est dommage c'est qu'à nouveau la production fait de la peine. En fait je crois que j'ai trouvé ! Billy a voulu faire un album au son tellement moderne et avec un gros budget je suppose qu'au final il sonne super cheap et vieillot peu de temps après sa sortie, c'est totalement subjectif je le sais bien.
Love Unchained s'ouvre sur une batterie digne de Sussudio de Phil Collins et d'un coup j'ai envie de zapper. Oui bah je vais pas y aller par quatre chemins, c'est pour moi l'une des pires chansons de tout l'album et de toute sa carrière.
The Right Way sauve les meubles, bien plus Rock et typique du chanteur. Franchement ça fait du bien après une chanson aussi gonflante que la précédente.
Et oh surprise ! License To Thrill est un excellent titre qui vient conclure le disque. En fait les chansons avec un ton un peu dark sont celles qui fonctionnent le mieux ici.
Selon les éditions il reste tout de même deux autres titres !
311 Man avec son côté presque New Jack aurait sans problème sa place sur Dangerous de Michael Jackson. C'est à la base la face B de Cradle Of Love et malgré le manque évident de paroles, je préfère de loin la moins connue des deux.
Il reste ensuite Lovechild présente sur le single de L.A. Woman. Rien de bien spécial, ni bon ni mauvais.
Charmed Life est une déception pas possible pour moi, j'ai l'impression d'écouter un mauvais album Rock de Phil Collins. Pas je déteste l'ancien batteur de Genesis, en fait il s'agit là d'une référence à David Bowie. Ce-dernier disait qu'il s'était transformé en Collins lors de sa période Tonight/Glass Spider. Je pense que c'est d'ailleurs une très bonne comparaison, Billy Idol nous sort de la soupe trop marquée par son époque et inintéressante comme Bowie avait pu le faire à peu près au même moment. Du coup je suis assez surpris de voir que le disque est généralement adoré des fans. La preuve il s'est suuuuuper bien vendu, atteignant le statut disque de platine en 1990. Ce succès prouve alors au chanteur qu'il peut très bien s'en sortir sans son compère guitariste. La vérité est bien plus compliquée que ça mais il faudra attendre environ trois ans et la sortie de l'album suivant.
Créée
le 13 déc. 2023
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