Exilée du Velvet
Nico enregistra son premier album solo, Chelsea Girls, peu de temps après la sortie du premier Velvet. Le disque bénéficie de l’écriture prestigieuse de Lou Reed, John Cale, Jackson Browne et Bob...
le 28 déc. 2017
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Nico enregistra son premier album solo, Chelsea Girls, peu de temps après la sortie du premier Velvet. Le disque bénéficie de l’écriture prestigieuse de Lou Reed, John Cale, Jackson Browne et Bob Dylan. A croire que tous ses amants se sont concertés pour lui rendre hommage.
Mais Chelsea Girls à peine sorti, Nico le renie publiquement, comme une enfant pourrie gâtée ; elle déteste les arrangements pompeux qui selon elle ringardise l’ensemble des chansons. S’il faut avouer que certains accompagnements instrumentaux sont relativement kitsch, l’album est pour autant une très belle réussite souvent émouvante. En attestent le gracieux Winter Song de John Cale, la perturbante Chelsea Girls par Lou Reed, toujours à l’aise quand il s’agit de faire le tableau de junkies dépravés, ou le magnifique hommage à Lenny Bruce qui vient ponctuer l’album. Et puis il y a le magnifique These Days, chanson magique de Jackson Browne où la voix de Nico mêle à la perfection fragilité et dignité.
Chelsea Girls est de loin l’œuvre la plus accessible de Nico. La blonde germanique se cherchait encore ; elle n’avait jamais travaillé seule à la composition. La plupart des chansons que Nico avait interprétées jusqu’ici étaient des créations d’amoureux transi, des trucs jolis et flatteurs comme le Somewhere There’s a Feather de Jackson Browne. Seulement Nico méprisait tout ce qui empestait l’eau de rose. Quelque chose grondait en elle, quelque chose de fondamentalement morbide et encombrant. Un hôte antipathique et informe qui avait pris ses aises dans sa psyché tourmentée.
Extrait du podcast Graine de Violence à découvrir ici :
Nico, le mal par le mal
https://graine-de-violence.lepodcast.fr/nico-le-mal-par-le-mal-nouvelle-version
Créée
le 28 déc. 2017
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