Quelle déception à la réécoute. Cela faisait bien 10 ans que je n'avais pas réécouté ce disque. L'un des albums de mon adolescence, à côté des Korn et autres Deftones. Que dire? Le problème n'est pas vraiment la musique, sincère, mais ce qu'elle m'évoque : l'ado mal dans sa peau, qui souffre, qui vocifère, l'ado boutonneux et de surcroît amerloque, baggy et sweat-shirt XXXL, bouffe MacDo. Pétard et bières de rigueur. L'ado qui se masturbe, l'ado qui pète et qui rote - du pouvoir d'évocation de la musique. J'pourrai continuer comme ça longtemps, mais je pense que le message est passé.
Fred Durst chante ou plutôt crie comme s'il avait subit un traumatisme. Quelque fois, j'avais même l'impression qu'il vomissait une espèce de haine. En un sens, sa musique furieuse lui sert de soupape - Catharsis, mais aux oreilles de l'auditeur moyen le déluge d'émotions négatives transmises à travers sa musique peuvent être difficiles à ingurgiter, sauf si l'on a 16 ans peut-être.
Les riffs sont gras, inspirés mais l'image que j'en ai son ces doigts qui trempent dans une conserve sur la pochette "Thickfreakness" des Black Keys. Riffs gras, des "fuck" à tout va, Limp Bizkit c'est un peu tout ça.
Après ce taillage, il reste quand même des bonnes choses : un mélange Rap / Metal / Punk étrange, un peu bancal, mais détonnant, osé et assumé, avec une innocence et une spontanéité qui méritent tout de même d'être citées.
Malgré tout, une expérience auditive intéressante.