Christbait
Christbait

Album de Blood (1992)

Blood, avec son patronyme qui ne va pas pisser bien loin, est néanmoins un des premiers (voire le premier tout court) groupe de death/grindcore allemand. Un véritable pionnier, quoi.


Au départ, ils faisaient plutôt un genre de punk extrême, genre noisecore, avec quelques démos à leur actif dans la seconde moitié des années quatre-vingt. Avec l’arrivée du batteur Ventilator, leur style a commencé à s’affiner vers quelque chose de plus extrême, de plus metal.


Leur premier album, Impulse To Destroy, sorti chez Wild Rags en 1989, fait ainsi figure de précurseurs dans le style death/grind et fait effectivement partie de ces classiques des débuts de la scène, bien que ce ne soit pas un chef-d’œuvre ultime surtout à cause des compos assez basiques et d’un son un peu trop brut de décoffrage.
Christbait, le second album qui est ici réédité, montre une évolution vers un son plus death metal, encore pas mal ancré dans le grind quand même en ce qu’il combine plutôt habilement la lourdeur du death et les accélérations frénétiques du grind, avec un rendu proche de ce qui se faisait au sein de la scène britannique à l’époque.
Même si le son n’est pas exceptionnel – on est loin des productions maîtrisées d’un Colin Richardson -, l’ensemble fait tout de même plus maîtrisé comparé à la sauvagerie du premier album ; ce notamment au niveau du chant, un growl posé et imposant en comparaison des cris hystériques sur Impulse To Destroy.
Le format court du grindcore est conservé pour les morceaux, qui ne dépassent que rarement les trois minutes.


Bien qu’on sente qu’ils ont moins fait dans le spontané anarchique, je trouve que ce disque manque de profondeur dans ses ambiances. En comparaison, je préfère le Beyond The Veil de leurs compatriotes de Torchure (il faut dire que le clavier, ça aide), enregistré la même année et dans les mêmes conditions (avec S. L. Coe au Dust Music Studio).


La version CD a toujours compté cinq titres de plus que la version vinyle, j’ignore pourquoi ; surtout qu’ils semblent provenir de la même session d’enregistrement.


Blood n’a jusqu’ici jamais cessé d’exister, mais n’a rien sorti depuis fort longtemps.


La réédition Vic a surtout le mérite de proposer un feuillet plus garni, avec des notes historiques et des photos rares du groupe.
A défaut d’être un véritable incontournable, je pense qu’il est juste de le considérer comme un classique que tout amateur de death et grind à l’ancienne devrait posséder.


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Man_Gaut
6
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le 7 oct. 2015

Critique lue 27 fois

Man Gaut

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