Chrome Dreams par bisca

Ces cinq dernières années, Neil Young a publié vingt albums ! Des disques qu’on peut classer en trois catégories : les vrais nouveaux, les enregistrements live et les chutes de studio inédites, voire les albums complets jamais sortis. Comme celui-ci, fameux serpent de mer depuis sa publication annoncée en 1977. Une mise en garde s’impose. Pour les fans : oui, vous possédez déjà cet album en version bootleg, sous diverses pochettes plus ou moins hideuses. Mais vous allez le racheter quand même. Pour les autres : oui, vous connaissez déjà les douze chansons qu’il contient. Mais comme toujours, le diable se cache dans les détails. Il y a quarante-cinq ans, Neil a suspendu la sortie de ce disque et publié “American Stars’n Bars” à la place. Les deux disques contiennent cinq — fabuleux — titres en commun. Les enregistrements de “Will To Love”, “Star Of Bethlehem”, “Like A Hurricane” et “Homegrown” sont exactement les mêmes, tandis que “Hold Back The Tears” est présentée dans une version solo inédite. La très belle “Look Out For My Love” atterrira telle quelle l’année suivante sur “Comes A Time”. Par contre, les trois chansons que l’on retrouvera en 1979 sur “Rust Never Sleeps” sont ici différentes : “Pocahontas” et “Powderfinger” en versions solo acoustiques (présentes depuis sur “Hitchhiker” !), “Sedan Delivery” avec le Crazy Horse mais dans une version alternative. “Captain Kennedy” est la même que sur “Hawks And Doves” (1980). Enfin, les versions de “Too Far Gone” et de “Stringman” n’étaient sorties que sur le volume 2 des “Archives” en 2020... Voilà, voilà. Tout cela est-il bien raisonnable ? Non, bien sûr. Mais qui a parlé d’être raisonnable ? Il s’agit d’un des plus beaux albums du Neil Young de la grande époque. C’est juste sublime. (R&F)