Welcome to Gotham City…
Aujourd’hui, j'ai testé pour vous, City par Strapping Young Lad…insertion de la galette dans le lecteur…Début de l’intro…
City, oui ce disque porte bien son nom, nous voici en pleine ville. Ne vous croyez pas rassuré…ici c’est Gotham, sauf que Batman n’est plus là depuis longtemps, la paire « All Hail The New Flesh »/ « Oh My Fucking God » vous prend dans ses rythmiques brutales d’entrée de jeu…mais pas une simple brutalité, là c’est Bane, la brutalité personnifiée qui vous passe à tabac… Le pire, c’est que c’est une raclée purement jouissive, une violence où l’on se surprend à un masochisme certain…Ne croyez pas que brutalité rime avec non-subtilité. Ici, vous êtes fracassé, oui mais avec classe.
Le début de l’album est d’une violence rare, 5 pistes de poutrage contrôlé mais intense. La bastonnade finie, on peut se « reposer » avec « AAA »…un titre plus lent mais vous gardant dans cette atmosphère d’insécurité où tout peut arriver à tous moments. Les hurlements omniprésents de Devin Townsend nous font voyager dans sa folie, on arrive à « Underneath the Waves »…vous croyez que la baston était finie ? Pas de répit ! No Mercy ! Là c’est tout un gang qui vous attrape et vous met minable…un titre rapide à la rythmique martelée par un Gene Holgan des grands jours. On sort de cette boucherie, lessivé mais qu’est-ce qu’on a aimé…masochiste je vous dit !
Maintenant, allons nous reposer à l’hôtel du coin, chambre 429….oui, « Room 429 » est un titre reposant…ou pas, l’ambiance de Gotham ne nous quitte pas, un titre faussement apaisé, le genre d’assassin qui furtivement viens vous assener des coups que vous n’auriez même pas soupçonné pour ensuite vous amener au fond des égouts. L’ultime titre, « Spirituality », vous plonge dans un méandre de folie, on reste dans le registre calme mais une lourdeur constante se fait sentir. A la fin, on se retrouve lessivé, mais en bon fan de musique extrême, on est content.
On a ici un album qui n’a que très peu vieilli (sorti en 1999 !), un chef d’œuvre de Strapping Young Lad, un incontournable du Metal. Vous aurez remarqué la constante comparaison avec l’univers des comics…ceci est dû au fait qu’au final l’album dégage une folie ultraviolente digne du Joker lui-même par son côté décalé. Une folie agressive mais fortement recommandée à l’écoute…un traitement à renouveler de nombreuses fois pour en capter toutes les subtilités.
Pour conclure, une anecdote par Gene Holgan : « Je parlais à Ross Robinson (le producteur de Korn et Slipknot) il n'y a pas longtemps, et il m'a dit que, quand Korn était dans la pièce d'à côté en train d'écrire Life Is Peachy, ils arrêtaient de jouer pour venir à notre porte et ils étaient complètement soufflés par ce que le Dev et moi étions en train de faire. Nous avons écrit Oh My Fucking God durant notre première répétition, en cinq ou dix minutes, et j'imagine que les types de Korn étaient derrière la porte pendant tout ce temps-là ! J'ai trouvé ça drôle... »