City Music
7.2
City Music

Album de Kevin Morby (2017)

Lorsque Kevin Morby arrive sur scène, la fosse du Trabendo est pleine et prête à s’agiter pour laisser couler sueur et bière sur les cordes acérées du folk-rock de « City Music », sorti chez Dead Oceans. Un quatrième disque parfaitement introduit lors du concert par sa chanson-titre, probablement la meilleure. Étirée sur sept minutes intenses, entrecoupée de séquences instrumentales, elle résume tout le talent mélodique et de songwriting du Texan aux faux airs de Val Kilmer. Une ode aux petites villes rurales de Californie et de l’Oregon qui ont inspiré l’ex-bassiste de Woods pour son album et où il a enregistré le long-format. Pourtant, dans les textes, il s’imagine dans la peau d’une habitante âgée de Manhattan du nom de Mabel – il est déguisé en femme sur la pochette du disque – afin de raconter une histoire à l’opposé du contexte de la création de l’album et, encore plus, de sa propre identité.


Sur scène, les arrangements se font plus rock grâce au trio de musiciens l’accompagnant, tandis que le chanteur aux cheveux bouclés et coulants fait le show à la guitare ou au clavier, avec une classe à la hauteur de son smoking blanc décoré de notes de musique. Les premiers morceaux du set font la part belle aux contemplations new-yorkaises de « City Music », à l’image des géniaux « Crybaby » ou « Aboard My Train », avant de nous transporter à Los Angeles pour le très californien « Singing Saw » sorti l’an passé. Quand la température atteint des sommets dans le Trabendo, le songwriter se résout finalement à retirer son étouffante veste et à aller puiser de vieux sons sur sa discographie, souriant face à l’adhésion d’un public de connaisseurs friands de ses premières compositions post – The Babies. Avant un dernier retour aux nouvelles pépites extraites de « City Music », fondatrices de l’un des meilleurs albums de ce premier semestre. Retentissent ainsi « Come To Me Now », partition atmosphérique interprétée avec la même nonchalance voulue que sur le disque, puis la ballade intimiste « Downtown’s Lights ».


Juste avant le rappel, Kevin Morby renvoie ses musiciens et propose un ultime guitare-voix, accompagné par les applaudissements de la fosse. Puis, c’est l’heure du « encore » : le quatuor revient pour une poignée de titres et en profite également pour faire une séance de photos avec le public. Chacun quitte alors le Trabendo et prend une bouffée d’air frais, autant pour se remettre de la chaleur de la salle que de la petite claque donnée avec expérience et assurance par l’auteur/compositeur. Ce dernier ajoute en effet des couleurs différentes à sa palette pourtant déjà bien remplie, avec de nouvelles compositions plus mystérieuses, élégantes, candides et avant tout citadines.


via indiemusic.fr

Charliiiie78
9
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le 8 août 2017

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