Avant d'aller plus loin, cette critique est biaisée. Je suis amateur des Innocents depuis tout petit malgré moi. J'aime leur musique, c'est tout. Mais quand je ré-écoute certains vieux albums des Innos, bon, la nostalgie ne peut pas tout faire, je garde un peu de lucidité à l'écoute et suis loin d'adhérer au tout.
Mais alors J.P. en solo, c'est autre chose. Son premier album, en 2004, m'avait un peu consolé de l'idée qu'il n'y aurait plus d'Innocents après leur séparation (la suite me donnera tort). J'écoutais volontiers, j'appréciais même beaucoup. Mais alors, son deuxième album, c'est un vrai coup de coeur. Je pourrais l'écouter en boucle, c'est un plaisir absolu à chaque écoute. Pour moi, c'est un album bien équilibré, avec une âme, une ambiance, des paroles poétiques que je peine à comprendre par moments mais ça m'est bien égal.
Je ne suis pas assez expert pour mettre des mots techniques sur ce qui anime mon amour de cet album. Mais ma foi, j'essaie en même temps que je l'écoute. Déjà, je trouve sa sonorité hyper agréable à l'écoute. La voix de J.P. est parfaite, l'équilibre entre les instruments est bon. Les chansons forment à la fois un tout bien homogène et ont leurs couleurs bien respectives. Seul (alone) est en train de passer au moment où j'écris ces lignes. Son rythme est entrainant, la chanson pourrait durer 20 min de plus, elle marcherait encore. Elle est longue mais trop courte.
Le reste est dans la même veine. On devine une certaine mélancolie dans les accords et dans les paroles, mais une mélancolie qui accompagne parfaitement un dimanche après midi.
J'ai finalement J.P. en concert quelques années plus tard. Ma compagne m'a suivie. Elle ne le connaissait pas bien mais m'a dit qu'en fait, ça pourrait être mon père artistique. Alors J.P., si tu lis ces lignes un jour, je te le dis. Tu es mon père.