Voilà bien longtemps que je n'avais été autant en empathie avec des personnages de fiction.
Enfin, de fiction, quand on regarde la biographie du rôle premier, on comprend que le milieu dramatique décrit par le film n'est pas si fictionnel que ça aux yeux des participants.
Marseille est une ville tragique, ça, on sait. Retranscrire les aspects noirs de la ville n'est pas si facile si on ne veut pas tomber dans le pathologique ou le cliché,
et surtout terminer sur une note qui n'est pas fataliste.
Shéhérazade a le mérite d'éviter ces écueils et se permet même de transmettre un message positif. Des jeunes comme les protagonistes de ce film, j'en croise régulièrement dans les rues de ma ville. Et j'ai du mal à ne pas me retrouver en situation d'incompréhension face à eux en général. Je reste spectateur. Là, j'aurais réussi à me sentir proche de Zachary, à avoir peur pour lui en prison, à l'admirer dans ses décisions et ses valeurs instinctives.
Et être soulagé de voir que la vie peut être une chienne atroce pour certains mais les choix de Zac pour l'amour face à la haine lui offrent peut être une vraie porte de sortie, certainement bien plus que s'il avait plié face à la pression des autres garçons de la cité.
Shéhérazade, cette jeune femme, c'est la clé de tout ça. Le film mérite bien son nom.
Et puis surtout, c'est une très belle histoire, très simple et très juste à la fois. C'est déjà beaucoup. Merci pour ce film à tous ceux qui y ont participé.