Si le flirt avec la mort (et surtout la tension grisante qui lui est faussement associée) est un sujet fétiche, voire un cliché de l'expression rock'n'rollienne, il est rare que la Mort elle-même soit acceptée comme le suprême sujet de l'artiste. Pourtant, ici, Ian Curtis, qui ne pouvait se savoir si proche de sa propre mort, nous dévoile l'un après l'autre tous les atours, tous les oripeaux, toutes les simagrées du décès et du deuil. Grimaces convulsives, accablement funèbre, horreur blême, tout n'est que danse macabre, tournant autour du trou noir, de l'inexprimable fin de tout. Plus près, tellement plus près qu'il ne reste plus rien qui nous en sépare, nous en protège.
[Critique écrite en 2007]