Obscurité poétique sur du post-punk sombre. Ian Curtis, Closer to death than ever, et comment ne pas le voir venir avec ce dernier titre déchirant (mais ahurissant de beauté). Un incontournable, les limbes ne sont pas bien loins.
Entre Atrocity Exhibition et Decades, Joy Division raconte la noirceur, les profondeurs de l'esprit, perdu dans un vide. Un trou noir sonore dont l'aspiration brutal débute avec la batterie frénétique d'Atrocity Exhibition, et s'achève avec le plânant et terrible clavier de Decades, laissant l'auditeur dans le vide de l'espace. Decades étire chaque seconde comme le trou noir étire les faisceaux de lumière, toute existence n'y persiste pas et malgré tout, on aurait aimé que ce titre dure pour toujours.
Le decrescendo rythmique qui construit l'album est, au-délà de la fin proche du groupe, ce qui le rend si crépusculaire. La puissance, le bruit et la distorsion laisse peu à peu place à un champ de notes douces et inquiétantes, où la voix de Ian Curtis semble apaisée après la puissance et la nervosité fiévreuse d'Unknown Pleasure.
"This is the way, step inside"