The Bitch Boys
It's clipping bitch. Le crew Clipping se présente ainsi. Concis, arrogant, provoquant, sûr de lui. Pas besoin d'en dire plus, et si ça te dérange c'est le même prix. Un MC souple, vicelard, malléable...
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le 4 nov. 2014
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It's clipping bitch. Le crew Clipping se présente ainsi. Concis, arrogant, provoquant, sûr de lui. Pas besoin d'en dire plus, et si ça te dérange c'est le même prix. Un MC souple, vicelard, malléable - Daveed Diggs - qui s'acoquine avec deux producteurs - Jonathan Snipes et William Hudson -, compositeurs de musique de films, musiciens expérimentaux noisy... Ceux-là s'occupent de planter le décor comme on dispose un champ de mine : avec une précision perverse et dévastatrice, en jouant sur tes attentes pour mieux frapper là où ça fait mal.
It's clipping bitch. Les mecs sont pas là pour te faire des cadeaux. Ça harcèle, ça ricane, ça te balance des pétards dans les pieds jusqu'à ce que tes oreilles sifflent. Clipping c'est strident, c'est lourd et quand ça s'allège c'est pour mieux te prendre à revers. C'est pas gratuit, remarque bien, ça veut pas juste te foutre à terre pour te piétiner. C'est là pour réveiller les somnambules, ceux qui avancent dans cette vie sans se poser de questions jusqu'à devenir des zombies. Et une claque bien sentie ça réveille comme il faut.
It's clipping bitch. Clipping ça t'agresse pas n'importe comment. Derrière ses gros bras ça cogite comme il faut. Ça enfile sa blouse blanche dans le labo et ça fait de la chimie sonore. Snipes et Hudson ont le don de sortir d'on-ne-sait-où des sons étranges, inquiétants, agressifs, autant de frappes frontales distordues, accélérées ou ralenties jusqu'à berner tous tes repères. Au milieu de la tourmente, Diggs s'agite. S'adaptant aux changements de ton et de rythme, se soumettant à la tempête pour se mettre à son service en qualité d'agent de la destruction.
It's clipping bitch. Si t'avais à retenir qu'un truc de CLPPNG, c'est qu'ici on s'en prend aux idées reçues. On se remet en question en se frittant avec les conventions du hip-hop pour en faire trembler les assises. Il s'agit de jouer avec ce que tu crois acquis. Revoir déjà le rôle du MC ; jusqu'à quel point fait-il corps avec l'instru ? Jusqu'à la fusion, crie "Taking Off". En parfait contrepoint, s'amuse "Story 2". En accompagnant la narration, semble enfin proposer le spoken-word de "Dream" qui fait office d'œil-du-cyclone bienvenu. Ici on ne rechigne pas à faire exploser un refrain R'n'B pupute sur "Tonight" pour mieux se moquer des dance-clubs sordides. La sonnerie du réveil matin est un des sons les plus insupportables qui soient... On parie qu'on peut en faire une tuerie ? Hell yeah! martèle "Get Up".
It's clipping bitch. Et ça ne fait que commencer. À l'heure où tu lis ça, le crew a relâché deux nouveaux singles de folie, y a fort à parier qu'on entendra très bientôt parler d'eux pour une nouvelle galette qui saura peut-être même aller plus loin que CLPPNG. Le hip-hop alternatif peut souffler un coup, la relève est assurée, Clipping is in da place. Bitch.
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le 4 nov. 2014
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