Ce serait le premier album d'un nouveau groupe hype, mouais pourquoi pas, on pourrait espérer plus de guitares, moins de synthés pourris et un chanteur sévèrement recadré pour un 2e disque prometteur. Là pour un album des Strokes ça le fait pas du tout, c'est presque indigne par moment.
Les mecs savent qu'ils sont chiants sur la longueur, chaque titre ressemblant au suivant dans les sonorités, dans le tempo alors Sa Majesté Casablancas s'est mis en tête de renouveler le son des Strokes 2 ans après un retour mitigé mais digne. OK, démarche tout à fait honorable voire obligatoire, encore faut-il trouver une nouvelle voie crédible et satisfaisante et ne pas se contenter de surfer sur l'expérience (très réussie) de son effort solo de 2009, quintet de luxe oblige!
Multiplier les chants foireux, mettre de côté les solos de Valensi/Hammond, badigeonner de synthés vintage des titres qui n'en demandaient pas tant, se contenter d'un songwriting paresseux...sont une preuve éclatante que le groupe s'est bel et bien paumé en route, sonné par le défi, les yeux dans le vide.
Quelques fois on sent bien une chanson tenter de prendre le fan par la manche et lui demander de rester encore un peu (le caricatural All The Time, 50/50 à l'allure nirvanesque assez convaincante, Slow Animals aux accents très Stone Roses) mais l'ensemble reste inoffensif, sans saveur et sans refrains qui tuent, contrairement aux albums précédents.
Julian vient juste de casser son jouet pour de bon cette fois-ci, on ressort aussi dérouté que lui après maintes écoutes et on ne peut s'empêcher de penser que le groupe et lui (!) avaient déjà tout dit après First Impressions.
Et quoi qu'on en pense, maintenant avec le recul Angles restera toujours comme le dernier bon disque identifiable des Strokes face à ce...machin sans queue ni tête.
Favoris: 50/50, 80's Come Down Machine, Slow Animals