Temple Nightside est un jeune groupe australien composé de deux membres, IV et Basilysk : le premier, Mitchell Keepin de son vrai nom, est impliqué dans de nombreux projets dont Nazxul et ses deux projets solo black metal, Ill Omen et Perdition Oracle ; le deuxième, Yonn McLaughlin, officie également en tant que batteur dans de nombreux groupes.
Temple Nightside a pour le moment sorti un EP, Prophecies of Malevolence, en 2011 et un split avec les Canadiens d’Antediluvian en 2012 sorti sur le label grec Nuclear Winter.
Et c’est sur ce même label que voit le jour leur premier album (distribué par Dark Descent aux Etats-Unis), Condemnation.
La couverture est réalisée par Haasiophis d’Antediluvian, avec toujours ce même graphisme énigmatique, et l’album est produit par Phil Kusabs de Vassafor qui joue aussi un (très bon) solo à la fin de Dagger of Necromantic Decay.


Temple Nightside joue un black/death à première vue calqué sur les groupes précités, comme sur le premier titre Shrine of Summon. C’est en fait le seul titre up tempo de l’album, le reste des morceaux présentant de fortes colorations doom qui rendent la musique encore plus étouffante que sur leurs précédentes réalisations, plus axées black metal. On les rapprocherait même d’un groupe comme Encoffination (Dagger of Necromantic Decay).
La production est parfaitement adaptée à ce style de musique régressive et malsaine : des guitares grésillantes, une batterie légèrement sous mixée avec une grosse caisse sourde, une voix caverneuse légèrement en retrait et surtout beaucoup de réverbération sur l’ensemble.
Les Australiens retranscrivent en ce sens particulièrement bien une ambiance occulte et ritualiste qui séduit au fil des écoutes. Pour ça, les deux plages ambient/noise (les Commune, comme sur l’EP) et les interludes intercalés çà et là y participent largement. Le manque de technique et la linéarité des riffs en trémolo permanent n'ont donc rien de rédhibitoire pour apprécier l’art noir de Temple Nightside. A ce titre, le final agonisant Miasma en est l’exemple édifiant.


Si l’identité du groupe ne saute pas forcément aux yeux, les musiciens réussissent néanmoins à captiver leur auditoire sur les quarante-quatre minutes de leur propos de par la force des ambiances créées ; ce qui en soit est déjà un petit exploit. Un groupe à suivre.


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Man_Gaut
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le 15 août 2016

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Man Gaut

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