Galvanisé par le succès d'Americana, album que je trouve pour ma part excellent (permettant d'évoluer sans se renier, de devenir facile d'accès tout en gardant son âme et offrant même de la diversité), The Offspring décide de garder le même genre de son et de proposer un disque encore plus direct qu'Americana, plus punk quelque part. Mais un punk-rock bien californien, mixé désormais pour passer à la radio.
Cet album finalement souffre d'être si proche d'Americana qu'on ne peut pas ne pas le comparer. Or la comparaison n'est pas flatteuse sur tous les points. En effet, Conspiracy of One n'a pas la même diversité qu'Americana, ni des compositions toujours aussi soignées.
Conspiracy of One est un album qui tombe vite dans le répétitif et l'écriture faible, qui plus est. On passe de banalité en banalité. Quelques paroles sortent du lot mais ça reste minoritaire.
On remarque bien sûr certaines pistes, parmi lesquelles Original Prankster, le gros hit de l'album. Il retrouve ce côté groovy, solaire, cette ambiance punk à la plage d'Americana. Amusant et rentrant vite en tête, le groupe propose ici quelque chose d'assez pop mais très plaisant. Cela est d'autant plus acceptable qu'il passe après le punk Come out swinging. Une ouverture d'album directe, qui veut montrer que les Offspring n'ont pas perdu leur âme.
Ce côté très punk est apaisé par certains éléments rock dans l'album, comme sur Million Miles Away. Cependant, ce mélange punk et rock gagne aussi des éléments groovy comme sur le très bon Living in Chaos, un des titres d'exception de l'album. Ce côté punk un peu groovy (porté par la basse) se retrouve dans Special Delivery qui montre qu'Offspring sait encore offrir des face-b de qualité et ne pas tomber dans la médiocrité. Le titre est puissant, le refrain explosif à souhait tout en restant du Offspring relativement prévisible. On appréciera notamment les arrangements.
Dans une ambiance de pure American Pie, Offspring offre Want you Bad, à vous de voir si c'est ou non un compliment. Offspring n'hésite pas, d'une certaine manière, à offrir quelques titres un peu bancale qui sonnent très répétitif, on pourra songer à Dammit, I changed again. All Along a le même défaut. One Fine Day est très bateau, répétitif, sans âme, prévisible à souhait, avec une ligne de chant très pauvre.
Denial, Revisited essaye de sortir du lot, sans y parvenir pour autant. Quant à Conspiracy of One, on ne comprend pas pourquoi l'album a pris son nom. Huck It, le titre bonus quant à lui est finalement très banal et on ne comprend pas sa place spéciale.
Vulture nous montre toute la noirceur que les Offspring peuvent mettre en œuvre, chose rarement connue. Les paroles s'en montrent dignes d'ailleurs. Une belle petite pépite. Ironiquement, le morceau me rappelle beaucoup Metallica.
Pour moi l'album se résume surtout à Original Prankster, Living in Chaos, Vulture et même Special Delivery. Il est une suite d'Americana, une suite directe mais avec moins de magie. Pour autant, les Offspring ne se sont pas vendus, l'a-côté le prouve. Beaucoup de titres de l'album sont oubliables et on en ressort avec finalement peu de moments marquants et beaucoup de déjà vu, mais dans la majorité, l'album n'est pas à rejeter.