Ce week-end j'ai passé un de ces week-ends où il ne se passe grand-chose. Un de ces week-ends frustrant que l'on regarde nous échapper entre les doigts comme un ballon de baudruche que l'on suit des yeux s'envoler dans le ciel pour se retrouver le lundi matin s'en même l'avoir vu passer. Un week-end où j'ai regardé un live de Velvet Revolver le dimanche après-midi en me buvant quelques petites bières dans les relents de celles de veille.
Un live comme on en fait plus, où ils débarquent tous dans leurs grosses vestes en cuir pour finir torses nus dans leurs pantalons en cuir moulant, où arrive forcément un moment où ils se retrouvent tous une clope au bec dans les lumières fluo bleus, jaunes, rouges et vertes qui découpent leurs silhouettes translucides desquelles s'élèvent quelques volutes de fumée, où se fait inévitablement ce petit intermède avec balade à la guitare sèche assis ensemble sur les enceintes devant une foule en nage, où le montage vidéo empreinte ses effets visuels quelque part entre la fin des années 70 et le début des année 90, où l'image granuleuse nous projette des années et des années en arrière alors qu'il a eu lieu il n'y a même pas 5 ans et je me suis dit que s'était quand même un petit bout d'histoire qui s'en allait.
Un live où je me suis concentré sur la silhouette squelettique de Weiland comme jamais je ne l'avais fait avant, où je l'ai vu posséder la scène en gesticulant dans tous les sens avec ses 45 kilos, son pantalon pat d'eph, ses lunettes de soleil et sa casquette de capitaine, où je l'ai vu fixer l'au-delà de ses yeux exorbités maquillés de noir au milieu de ses quarantenaires rachitiques revenus d'entre les morts, où j'ai écouté sa voie éraillée toujours à la limite sortir des profondeurs de son âme, où je l'ai vue se déhancher comme une strip-teaseuse de 15 ans et demi pendant que slash faisait pleurer sa guitare et ça m’a fait un petit quelque chose.
Oui ça m’a fait un petit quelque chose de le voir comme ça, pendant ces deux petites heures où il était le roi du monde, perché sur sa scène un micro entre les mains, avant de retourner pour les 20 prochaines heures dans la solitude de son bus avec ses démons et ses failles, comme il l'a fait toute sa vie, avant une nouvelle scène, dans une nouvelle salle, dans une nouvelle ville, dans un nouveau pays, complètement différente mais finalement identique.
Avant d'être à nouveau le roi du monde le temps de deux petites heures.