Fyfe, Pop made in UK
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le 18 mars 2015
Ils sont nombreux, ces artistes multi-instrumentistes, guitaristes et/ou claviéristes qui émergent sur fond de boîte à rythmes pour révolutionner en solo la pop (ou autre). Les influences sont multiples, les sons entièrement fabriqués en home studio et les samples sont autant, si ce n'est plus, présents que les instruments naturels. Plus rares sont ceux qui se forment à travers une éducation musicale classique. Et ils sont encore moins à véritablement se démarquer au sein de cet environnement profus. Fyfe, alias Paul Dixon, appartient pour sa part indéniablement et simultanément à ces trois catégories.
Après avoir découvert la musique par l'intermédiaire du violon et fait ses classes sous le pseudonyme de David's Lyre, le jeune anglais s'est lancé à la conquête du succès avec son dernier projet en date, grâce auquel il ne lui aura fallu que quelques chansons distillées sur internet pour s'attirer les louanges de la critique, les offres des labels et forcer l'admiration de plusieurs milliers de personnes.
Repère d'une sensibilité à part et d'une maîtrise musicale exceptionnelle, Control, son premier album, est une véritable réussite. En mêlant les bases rythmiques agressives du hip-hop à des arrangements plus pop, le tout mené par une voix angélique et une guitare légère, Paul Dixon émerveille par la qualité mélodieuse et épurée de ses morceaux, dont l'enchaînement est d'une fluidité hors du commun.
Harmonie semble être le maître-mot pour qualifier ces onze titres. Véritable ascension vers l'intensité, les premières sensations nous viennent à l'écoute de Holding On, tube parmi tant d'autres. Ses beats lascifs et sa mélodie branchée sur claviers aériens délivrent une sublime alternance entre couplets adoucis et refrains enivrants. For You, dans la même veine, nous offre un nouvel échappatoire à travers ce monologue d'un amour indicible, porté par un chant éthéré et un saxophone des plus grisant.
Malgré cela, c'est à Lies, Pt. II que l'on doit la première incursion intimiste au sein de ce torrent mélodieux. Soudainement apaisés, les instruments laissent place à Fyfe pratiquement seul avec sa voix, son lyrisme et ses émotions. Puis l'album reprend ses droits, avec l'excellent titre Keep It Together qui procède quant à lui d'une approche bien plus hip-hop, une influence que revendique d'ailleurs le jeune mancunien, et qui se retrouve à travers des basses ainsi qu'une boîte à rythmes violentes, enveloppées par le son d'une guitare stridente.
La chanson Polythene Love détonnerait presque au sein de cet album, en raison de l'importante place accordée à des synthés électrisants et omniprésents, mais surtout aux choeurs presque féminins par moments, accompagnés d'une guitare légèrement distordue. Et c'est finalement le morceau Control, en parfaite synthèse de cet univers poétique, qui vient clôturer le tout.
Quarante-et-une minute d'élévation s'achèvent. Nouveauté, mélodies singulières, harmonies solaires, beauté, tout est sous Control.
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Créée
le 26 févr. 2015
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5 j'aime
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