Comment se remettre d'un chef d'œuvre ? C'est à cette question qu'Hollow Meadows se doit aujourd'hui de répondre. Car tout huitième album solo de Richard Hawley qu'il soit, il n'en reste pas moins le successeur de l'incroyable Standing At The Sky's Edge. La tâche s'annonce ardue pour se maintenir au niveau du prédécesseur, mais l'ex-Pulp n'en est pas à son coup d'essai.
Richard Hawley a choisi la simplicité, en donnant la part belle aux ballades langoureuses qu'il affectionne particulièrement. Une de ses nombreuses spécialités, comme il le montrait en live avec Alex Turner, sur le titre The Only Ones Who Know composé par ce dernier.
L'une des plus belles ballades à ce titre arrive en quatrième position, avec la sublime Serenade Of Blue. Une ouverture sur des percussions effleurées, deux guitares presque inaudibles et une voix de crooner des plus apaisée. Des arrangements minimalistes jusqu'au solo où les dissonances psychédéliques s'échappent avec langueur et profondeur sans fin. Une beauté mélancolique incomparable, qui transformerait presque cette ballade en bonheur suprême.
Which Way sonne dès les premières notes comme un classique, et détient toute la richesse du jeu guitaristique de l'ex-membre de Pulp : guitares harmonieuses, électriques et psychédéliques.
De même que cette folk psychédélique dont il s'est fait maître, le soleil, sa grande inspiration sur le précédent album, n'est pas oublié. Et cette fois-ci, il n'est pas question de détourner le regard, ni l'oreille : Welcome The Sun.
L'empreinte de Richard Hawley ne craint pas les âges. Les guitares s'élèvent toujours emplies d'écho, le charleston frémit, et tandis que sa voix caverneuse raisonne, les cordes s'élèvent. Autant de symboles qui font de The World Looks Down une chanson aussi typique du musicien qu'exceptionnelle.
Cohérent sans être répétitif, des arrangements plus épurés, mais toujours autant de mélodies et d'harmonies célestes : le charme opère. Hollow Meadows s'inscrit sans ambages dans la discographie solo du musicien de Sheffield, qui ne fait que prendre toujours plus d'ampleur. Il est peut-être plus simple de dépasser un chef d'œuvre lorsque l'on en est l'auteur. Encore que. Mais à Richard Hawley, rien d'impossible.
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