Plus qu’un split, cette offrande est un concept album réalisé par un seul homme, l’Australien Dis Pater. En effet, les trois noms sont en fait ses différents projets de black metal, chacun dans un sous-genre particulier.
Chaque morceau porte le nom d’un des fleuves des Enfers, et Charon est celui qui fait traverser les mortels dans sa barque.


D’après Dis Pater, ce « split » marque la fin de Tempestuous Fall et The Crevices Below, tandis qu’il se concentrera désormais sur Midnight Odyssey.


Pour moi qui ne connaissait aucun des projets de cet homme, ce fut une agréable surprise que cette invitation au voyage spirituel dans l’Hadès, brillamment mis en musique et conceptuellement abouti.


On retrouve un large panel de styles sur cet album de soixante minutes, soit dix minutes en moyenne par morceau.
The Crevices Below est le projet black symphonique proche des premiers albums de Limbonic Art, et aux influences parfois folk et atmosphériques comme sur le magnifique Lethe.
Dans Tempestuous Fall, il joue du black/doom funéraire et dans The Crevices Below, du black atmosphérique voire ambient.
Si le contraste entre ces projets est frappant sur les deux premiers morceaux dont les styles sont assez marqués, ils tendent à s’atténuer à mesure que l’on avance sur l’album ; car la voix claire de Dis Pater apparaît sur tous les morceaux, un chant tantôt grave, tantôt incantatoire qui donne une aura singulière et beaucoup de caractère à son œuvre. Les growls sont moins présents et sont toujours utilisés à bon escient.
Les claviers, dont le rôle est prédominant quel que soit le style pratiqué, apportent ce surcroît d’atmosphère onirique et occulte à grand renfort de mélopées sublimes et ingénieuses ; on sent que c’est l’instrument de prédilection du père Pater (niark!) car les lignes de guitare sont souvent en retrait et la batterie est programmée sur une boîte à rythme.
La musique se marie admirablement bien au concept, qui ne manquera de toucher l’auditeur averti, en questionnement sur cette Vie après la Mort. Je me suis imaginé en croisière aller simple sur le Styx, et le sentiment qui se dégage est plus proche de l’apaisement que la crainte de l’inconnu.


Au final, une fameuse découverte que ces projets. Dis Pater offre là une œuvre on ne peut plus ambitieuse et fichtrement bien ficelée. Pour les amateurs d’ambiances d’outre-tombe, de mélodies classieuses au clavier et de chants monastiques occultes, ce split conceptuel est une pièce de choix.

Man_Gaut
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le 14 juil. 2015

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Man Gaut

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