Cosmogramma
7.4
Cosmogramma

Album de Flying Lotus (2010)

Steve Ellison alias Flying Lotus s’approprie un genre qui s’essouffle et réussi à en inventer d’autres en nous transportant dans son univers cosmique où les galaxies forment un orchestre , les étoiles des notes de musique , ça groove . Petit neveu de la pianiste Alice Coltrane , femme du grand John , on peut facilement comprendre les solos de saxophone qui viennent nous titiller l’oreille , embellit par une ambient omni-présente, c’est un voyage dans l’espace qui nous est offert . Arkestry , morceau magistral de l’album , sommet où se côtoient Harpe et saxophone , nous transporte . Frissonnant , on l’est même après plusieurs écoutes . L’album , cosmique , l’est aussi par sa pochette intrigante où l’on écrit dans une langue rappelant des hiéroglyphes , la pochette est une œuvre en elle-même , marquée par une esthétique d’une autre planète que Flylo a développé au cour de sa carrière ; Esthétique que l’on retrouve dans ses concerts mystiques , véritable spectacle envoutant ,on trip , on en revient pas …
L’album commence et on est déjà saisi par une rythmique entêtante , rappelant les sons d’une salle d’arcade , accompagné d’une harpe apaisante , Clock Catcher nous invite à entrer dans l’univers de cosmogramma . On continue le voyage avec pickled! , Nose Art , qui invite au hochement de tête rythmique , on y résiste pas . Après on atteint ce qui peut sembler être la plus grande montée orchestrale de l’album , Intro/A Cosmic Drama , on en déguste la courte minute qui sera suivie , à mon sens , d’une des meilleurs composition de l’album , Zodiac shit , morceau sans doute le plus connu de l’album et pour cause , on plane , on hoche , on veut danser et laisser son corps s’exprimer , majestueux . On abandonne un instant la beauté symphonique pour revenir à notre salle d’arcade , Computer face s’offre à l’oreille un court un instant et nous prépare au mélange de deux univers . En effet, … And the world laughs with you , c’est la rencontre entre la galaxie radiohead et cosmogramma , on embarque le temps d’une chanson dans le vaisseau de Thom Yorke et on se laisse guider par sa voie si particulière . Là on se sent déjà bien , on est curieux de connaître la suite , et Arkestry débarque , au début on a peur , la musique inquiète mais très vite une batterie jazzy nous emporte et on découvre le plus beau morceau de l’album , solo de saxophone lunaire qui nous emmène dans des contrées inexplorées , se terminant par un choeur dramatique , apothéose , on entre dans la deuxième parti de l’album…
Après notre voyage ,avec Mmmhmm,Thundercat nous accueille de sa voie chaleureuse le temps d’une chanson à la mélodie joyeusement géniale .S’en suit Do the astral plane , morceau très rythmé avec la voix d’un inconnu blablatant,fascinant , Trompette saturnienne et maracas sont au rendez-vous . Arrive Sateliiiiite , morceau dont on soupçonne à nouveau l’influence d’un Thom York au début mais très vite on retourne dans l’univers planant de Ellison . German Haircut c’est un retour à Arkestry et son solo de saxophone , on perçoit ici ce qui semble être une impro de Jazz avec toujours en fond l’ambient cosmique qui caractérise l’album . Avec Recoiled on quitte la légère pause offerte depuis sateliiiite ,le beat est de retour , Dance of the pseudo Nymph, Drips qui est son propre remix de cosmic drama , magistral , nous replonge dans l’univers particulier . Table Tennis , cas particulier dont on aurait pu se passer , la voix de Laura Darlington n’est vraiment pas en accord avec le reste de l’album et je me demande encore pourquoi ce morceau se trouve dessus . Heureusement le dernier morceau , Galaxy in Janaki nous fait oublier ce petit moment d’égarement et nous replonge avec brio dans l’ambiance et se termine , comme prévu , symphoniquement .
Ainsi se termine l’album cosmogramma , c’est le silence et tout ce qu’on pense à cet instant c’est pourquoi c’était si court ? Tout ce qu’il reste à faire c’est de le réécouter ou de découvrir les autres productions de Flying Lotus . Pour terminer , j’ai déjà écouté beaucoup d’album d’electro mais celui-ci se classe vraiment à part dans le genre , même par rapport aux autres de Flying lotus , on peut parler ici de coup de génie , de chef d’œuvre qui mérite sa place aux panthéon des disques .
Shanks-le-roux
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Top 10 Albums, L'électronique en 10 albums selon shanks-le-roux et Orestie Africaine

Créée

le 13 oct. 2013

Critique lue 514 fois

Shanks-le-roux

Écrit par

Critique lue 514 fois

D'autres avis sur Cosmogramma

Cosmogramma
Kristoffe
8

Critique de Cosmogramma par Kristoffe

Cette coupure burlesque et aux allures funky en plein milieu d'album sur "Do The Astral Plane", quel régal ! Cosmogramma semble être une relecture laid-back en version album de "Windowlicker". Les...

le 24 déc. 2011

4 j'aime

Cosmogramma
lucasR1
7

Planage spatial

Flying lotus est un artiste fascinant qui prône hip-hop expérimental . L'album Cosmogramma est un moment sensible , original totalement en marge de la musique électronique violente et piquante dans...

le 2 juin 2012

3 j'aime

Cosmogramma
GuillaumeOhrel
9

Bulle cosmique

J'ai découvert flying lotus avec cet album. Premières écoutes difficiles, c'est un album qui gêne, mais on sait dès le début qu'il peut nous transporter quelque part. Après plusieurs écoutes on...

le 15 août 2016

1 j'aime

Du même critique

Under Pressure
Shanks-le-roux
8

A tribe called Logic

Premier album abouti, une prod léchée, Logic livre là son oeuvre phare qui lui permet d'entrer dans la cour des grands comme childish gambino quelques mois plutôt avec Because the internet. Un...

le 26 oct. 2014

7 j'aime

5

good kid, m.A.A.d city
Shanks-le-roux
8

New generation from Compton bitch !

Kendrick Lamar, K-Dot, tête de file d’une nouvelle génération de rappeur US, petit protégé de Dr.Dre, nous livre un album autobiographique,on peut y voir une critique acidulée de la vie agitée des...

le 16 oct. 2013

7 j'aime