Steve Ellison alias Flying Lotus s’approprie un genre qui s’essouffle et réussi à en inventer d’autres en nous transportant dans son univers cosmique où les galaxies forment un orchestre , les étoiles des notes de musique , ça groove . Petit neveu de la pianiste Alice Coltrane , femme du grand John , on peut facilement comprendre les solos de saxophone qui viennent nous titiller l’oreille , embellit par une ambient omni-présente, c’est un voyage dans l’espace qui nous est offert . Arkestry , morceau magistral de l’album , sommet où se côtoient Harpe et saxophone , nous transporte . Frissonnant , on l’est même après plusieurs écoutes . L’album , cosmique , l’est aussi par sa pochette intrigante où l’on écrit dans une langue rappelant des hiéroglyphes , la pochette est une œuvre en elle-même , marquée par une esthétique d’une autre planète que Flylo a développé au cour de sa carrière ; Esthétique que l’on retrouve dans ses concerts mystiques , véritable spectacle envoutant ,on trip , on en revient pas …
L’album commence et on est déjà saisi par une rythmique entêtante , rappelant les sons d’une salle d’arcade , accompagné d’une harpe apaisante , Clock Catcher nous invite à entrer dans l’univers de cosmogramma . On continue le voyage avec pickled! , Nose Art , qui invite au hochement de tête rythmique , on y résiste pas . Après on atteint ce qui peut sembler être la plus grande montée orchestrale de l’album , Intro/A Cosmic Drama , on en déguste la courte minute qui sera suivie , à mon sens , d’une des meilleurs composition de l’album , Zodiac shit , morceau sans doute le plus connu de l’album et pour cause , on plane , on hoche , on veut danser et laisser son corps s’exprimer , majestueux . On abandonne un instant la beauté symphonique pour revenir à notre salle d’arcade , Computer face s’offre à l’oreille un court un instant et nous prépare au mélange de deux univers . En effet, … And the world laughs with you , c’est la rencontre entre la galaxie radiohead et cosmogramma , on embarque le temps d’une chanson dans le vaisseau de Thom Yorke et on se laisse guider par sa voie si particulière . Là on se sent déjà bien , on est curieux de connaître la suite , et Arkestry débarque , au début on a peur , la musique inquiète mais très vite une batterie jazzy nous emporte et on découvre le plus beau morceau de l’album , solo de saxophone lunaire qui nous emmène dans des contrées inexplorées , se terminant par un choeur dramatique , apothéose , on entre dans la deuxième parti de l’album…
Après notre voyage ,avec Mmmhmm,Thundercat nous accueille de sa voie chaleureuse le temps d’une chanson à la mélodie joyeusement géniale .S’en suit Do the astral plane , morceau très rythmé avec la voix d’un inconnu blablatant,fascinant , Trompette saturnienne et maracas sont au rendez-vous . Arrive Sateliiiiite , morceau dont on soupçonne à nouveau l’influence d’un Thom York au début mais très vite on retourne dans l’univers planant de Ellison . German Haircut c’est un retour à Arkestry et son solo de saxophone , on perçoit ici ce qui semble être une impro de Jazz avec toujours en fond l’ambient cosmique qui caractérise l’album . Avec Recoiled on quitte la légère pause offerte depuis sateliiiite ,le beat est de retour , Dance of the pseudo Nymph, Drips qui est son propre remix de cosmic drama , magistral , nous replonge dans l’univers particulier . Table Tennis , cas particulier dont on aurait pu se passer , la voix de Laura Darlington n’est vraiment pas en accord avec le reste de l’album et je me demande encore pourquoi ce morceau se trouve dessus . Heureusement le dernier morceau , Galaxy in Janaki nous fait oublier ce petit moment d’égarement et nous replonge avec brio dans l’ambiance et se termine , comme prévu , symphoniquement .
Ainsi se termine l’album cosmogramma , c’est le silence et tout ce qu’on pense à cet instant c’est pourquoi c’était si court ? Tout ce qu’il reste à faire c’est de le réécouter ou de découvrir les autres productions de Flying Lotus . Pour terminer , j’ai déjà écouté beaucoup d’album d’electro mais celui-ci se classe vraiment à part dans le genre , même par rapport aux autres de Flying lotus , on peut parler ici de coup de génie , de chef d’œuvre qui mérite sa place aux panthéon des disques .