Après plus d'une décennie à essayer de se faire un nom dans le monde de la musique, Stevie Ray Vaughan y parvient enfin en 1983 avec la sortie de Texas Flood. Sur cette lancée, SRV et Double Trouble signent l'année suivante Couldn't Stand the Weather, qui ne comporte que 8 morceaux, dont seule la moitié est écrite par le guitariste texan. Mais qu'importe les reprises, car c'est un exercice dans lequel SRV excelle.
L'album s'ouvre sur une instrumentale ultra rythmée au riff incroyable, Scuttle Buttin', probablement l'une de ses compositions les plus célèbres aujourd'hui. Mais le moment fort du disque est bien le morceau titre qui suit, l'incroyable Couldn't Stand the Weather, composé d'un riff sombre sur lequel viennent s'ajouter des improvisations funky de SRV. Le solo qui intervient plus tard est l'un des meilleurs de la carrière du guitariste, qu'il perfectionnera notamment en live par la suite. Qu'il reprenne Guitar Slim ou même Hendrix (le fantastique Voodoo Child (Slight Return), SRV prends ses aises et nous montre la maitrise de son instrument, ses reprises dépassant (selon moi) les morceaux originaux.
La face 2 est plus calme, même peut-être un peu trop calme. Cold Shot est un bon morceau mais qui n'apporte pas grand chose d'original au classique 12-bar blues, tandis que l'excellent Tin Pan Alley est en revanche un poil trop long (9:12). Pour la conclusion, Stang's Swang, SRV expérimente avec le jazz, et ce morceau instrumental est globalement une réussite.
Une suite très réussie à Texas Flood, Couldn't Stand the Weather est un album génial, qui m'ouvre les portes au blues, un style avec lequel j'ai eu quelque peu de mal jusqu'à aujourd'hui.