Le mastodonte sous sédatif
J'avais pas envie de mettre une mauvaise note à ce quatrième album de Mastodon, mais le problème est toujours là : "Crack the Skye" m'a déçu dés sa sortie, et continue à me décevoir régulièrement, puisque je m'accroche à lui, que j'y reviens souvent, en vain. Pourtant, les critiques sont unanimes : il s'agirait du chef d'oeuvre du groupe, d'une pièce incontournable de metal progressif.
Mais là où beaucoup de gens voient un album mature, je vois plutôt un album terriblement mou. Ce qui nous amène à la grande constatation : où diable sont passés les aboiements furieux de Troy Sanders ? Ils étaient omniprésents sur les précédents disques, et avait même atteint leur niveau le plus élevé sur le précédent, "Blood Moutain" ! La fracture est tellement immense qu'il m'arrive même de me demander si c'est le même groupe qui joue.
Tout est lisse, beau, mélodique à en crever, certes. Même sur les précédentes oeuvre, on remarquait ce côté intello dans leur musique, en particulier à la fin de leurs albums : réécoutez "Elephant Man" à la fin de l'album "Remission" et la chanson "Joseph Merrick" à la fin de "Leviathan". Vous aurez alors un prélude à "Crack the Skye". Mais tout un album comme ça ? Je dis non.
Mais j'ai pas envie d'enterrer une galette comme ça. La chute aurait pu être beaucoup plus vertigineuse. Les trois premières chansons sont simplement excellentes, surtout "Quintessence" et son refrain de folie ("Let it go, Let it go !"). Puis ça s'essouffle assez vite. La chanson éponyme sonne faux et le pavé ultime est ultra dur à avaler.
J'ai pas encore écouter le petit dernier, "The Hunter", mais je me demande bien s'ils ont continué sur cette voie progressive (et molle) ou s'ils ont revenu à un style de bourrin, comme sur leur meilleur album, "Leviathan". En fait, tant que ces mecs là continuent à faire de la musique, je m'estimerai heureux.