Lounge rock et caprice lynchien de bonne augure.
C'est donc à plus de 65 ans que David Lynch nous sort un album à la fois mature de ses expériences musicales précédentes et tout a fait contemporain d'un public en manque de bizarrerie.
Même si Lynch ne sait ni réellement chanter ni réellement jouer de la guitare (je présice qu'il s'en sort très bien) , c'est pourtant avec un immense enthousiasme que j'écoute toujours en fin de journée cet opus oscillant entre profond désenchantement et envolées d'espoirs.
Pour les connaisseurs, impossible d'oublier les accords langoureux d'un Chris Izaac, les notes planantes de Badalamenti et son travail sur Twin peaks et un goût prononcé pour le burlesque macabre.Les thèmes cinématographiques chèrs au réalisateur se retrouvent ainsi sur cette bande son , à savoir un lotus qui nait dans la boue et la douleur pour permuter vers la lumière et l'éternel (Non je ne voie pas Laura Palmer partout) , avouez que ce type est obsessionnel! Aussi c'est le chemin qu'emprunte l'album, s'ouvrant sur un rock plastic avec la chanteuse des Yeah yeah yeahs Karen O, glam et sex, en vrille sur un échec amoureux. S'en suivront des morceaux electro ou comme Lynch aime à appeller celà du Blues moderne...dérangé.
Que pouvait-on attendre de Crazy clown time ? Sans l'avoir écouté il me semblait déjà que la pochette en disait long avec une triade de mots aux thèmes vertigineux : la folie, les clowns et le temps, enfin nôtre époque en quelque sorte. Bizarrement il en ressort une impression organique très planante, encore et toujours la sensation.
Au final j'ai un gros faible pour deux chansons si j'exclue la première tubesque.Ce serai Stone's gone up qui incite à nous défaire de nos peurs et à danser ainsi que son double maléfique "So glad" au titre ironique, à l'atmosphère lourde comme une maison hantée, "free in my house" chante t-il comme pour se débarasser d'un vieux fantôme qui se termine sur des accords tout droit sortis d'une cave.
Selon vôtre coup de dés, chanceux, tricheur ou magicien, Crazy clown time reste un exutoir faussement ennuyeux comme j'ai déjà pu le lire mais poursuit la logique d'un artiste pratiquant l'union des arts, d'une rare cohérence, tout à fait contemporain pour qu'on puisse se l'atribuer en objet d'art thérapeuthique...Après une longue journée par exemple.
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