C'est un euphémisme que de dire que le dernier album de Kendrick Lamar a été auréolé d'un succès critique et populaire. Il fallait être aveugle ou sourd pour ne pas en entendre parler après sa sortie. Me méfiant de nature des critiques dithyrambique, j'ai préféré attendre un peu avant de me plonger dans le nouvel opus du poids lourd actuel du rap US. To Pimp a Butterfly était déjà proche de l'excellence, je ne pensais pas qu'il pourrait faire aussi bien voire mieux. Et pourtant, il l'a bien fait et de quelle manière, Damn est un album de rap comme on n'en voit plus : intense, riche, efficace. Porté par HUMBLE, l'un des meilleurs morceaux de l'année, Kendrick montrait qu'il n'avait rien perdu de sa superbe.
Le rappeur originaire de Compton montre qu'il est capable de se réinventer et de proposer du contenu de qualité. Ici, on sent bien que on n'est pas face à un énième disque de rap qui tombera aux oubliettes après quelques mois.
Pour moi, DAMN. fait même mieux que To Pimp a Butterfly. Déjà, on est face à une durée d'écoute convenable (un peu plus de 50 minutes), ce qui évite de s'ennuyer comme ça pouvait être un peu le cas avec son précédent opus. De plus, on sent vraiment une consonance "pop" avec les invités du disque et avec les tonalités adoptés. C'est résolument plus facile d'accès, dès la première écoute, on est porté par le flow ravageur de Kendrick et on en ressort la tête en vrac, le souffle court devant un album qui fera date dans le monde du hip hop.
Dans un monde où les artistes sont légion, où les albums se chevauchent et où les auditeurs ont la mémoire courte, Kendrick prouve son statut de nouveau patron du rap US et montre qu'il faudra compter plus que jamais sur lui dans les années à venir.