Après le plutôt correct "J'habite en France", qui s'est bien vendu lors de sa sortie et une première partie d'Olympia en 71, Sardou sort en 1972 "Danton" encore édité par Philips et qui sera, quant à lui, un échec commercial... Après le succès de son album précédent, Sardou décida de vouloir faire un album avec des textes plus matures qui lui correspondent davantage, et ça se sent ! Ici, plus de Vline Buggy, on se retrouve avec des textes de Sardou et Yves Desca ! Ajoutez à ça, une pochette qui a fait polémique (avec un Sardou, les yeux bandés devant un mur) pour pas grand chose.
L'impression générale qui ressort de cet album, c'est qu'il est beaucoup plus réfléchi et mieux conçu ! Même si Sardou n'était clairement pas en adéquation avec la jeunesse de l'époque, avec par exemple la chanson "Danton" , faussement historique, qui clairement, n'attire pas les foules... Mais on a le droit aussi à des chansons d'amour plus tristes comme "La chanson d'adieu", "Sept ans passés", ou encore le divorce avec "Un enfant". C'est un album très sombre avec des thèmes peu abordés et parfois précurseurs ! Je pense aux "Gens du Show-business" qui fait clairement penser à l'affaire Weinstein ! L'après de Gaule avec "Le vieux est de retour", "J'ai chanté" qui est un peu une rétrospective de la carrière de Sardou ou encore "Le surveillant général" sur la vie en Internat, sûrement inspiré de son enfance au Collège du Montcel.
On a aussi un titre qui a fait un peu polémique et qui décrit clairement les mentalités des années 70, je veux parler bien évidemment de "Bonsoir Clara", qui est, bien évidemment à prendre au second degrés aujourd'hui. On trouve également des chansons comiques comme "Le fils de Ferdinand", pas la plus réussie de l'album, ou encore "Mon mal de foie" sur la vieillesse, qui fait penser à une autre chanson qui sortira bien en 79 "Quand je serai vieux".
La seule chose que je ne comprends pas forcément, c'est : pourquoi avoir remis "Monsieur le président de France" qui se trouvait sur "J'habite en France" ici ? Une question de droits d'auteurs sûrement...
Et si l'on ajoute à toutes ces chansons, des compositions très inspirées et pas tellement démodées de Jacques Revaux (sauf pour "Le fils de Ferdiand", "La chanson d'adieu" et "Mon mal de foie"), on obtient un disque bien plus cohérent et bien plus agréable à l'écoute ! Même si le succès se déclarera vraiment avec l'album suivant : "La maladie d'amour".