Sur les terres obscures que traverse l'adolescent, déchiré par l'angoissante certitude de l'horreur du lendemain, en attendant d'arriver à son tour à l'âge adulte, retentissent les musiques désormais curieusement apaisantes des frères Reid.
Du nihilisme provocateur des années de genèse, on est passé aux brumes acides et grinçantes des premières convictions. Du bruit blanc provocateur, on est passé aux rêveries neurasthéniques et aux idées noires, distillées avec un savoir-faire encore discret mais déjà plus professionnel.
La crédibilité conservée de The Jesus and the Mary Chain, malgré le virage musical pris par "Darklands", vient de leur absurde innocence, encore préservée, tandis que la beauté de leur musique s'enrichit encore grâce à leur détermination nouvelle.
Un cas d'école, en terme de réussite d'un second album succédant à un chef d'oeuvre fondateur ...
[Critique écrite en 1987, et remise en forme en 2018]