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Halloween, fête culturelle devenue entièrement commerciale dans la plupart des cas, voit les enfants sortir dans la rue et venir faire [s]chier[/s] le monde en demandant des bonbons ! Mais c’est aussi la période ou Dani Filth et sa bande sortent de leur crypte pour propager le sexe, le sang, la débauche et le [s]kitsch[/s] dans notre monde, deux ans après « Godspeed On The Devil’s Thunder ». Fidèle à sa réputation le groupe accouche une nouvelle fois d’un concept album. Après la comtesse Báthory, Lucifer et Barbe Bleue, on s’attarde dorénavant sur Lillith, on reviendra plus tard sur le concept. Comme d’habitude le line-up à une nouvelle fois changé James McIlroy est de retour à la guitare rythmique, tandis que Ashley Ellyllon (Clavier) et Lucy Aktins (femme de l’ingénieur son) remplacent Sarah Jezebel Deva[, respectivement aux chœurs et au chant féminin. Et puis tant qu'à faire autant changer de label, au revoir RoadRunner et bonjour Peaceville Records.

Ce nouvel album se veut être le plus violent et rapide du groupe depuis Dusk And Her Embrace (1996), une sorte de « Iron Maiden on crack in a graveyard of angels ! » (cf Dani). Hum tout un programme, je sais pas ce qui m’intrigue le plus dans cette déclaration : imaginer Iron Maiden sous crack ou de savoir que les anges peuvent mourir. Bref, passons et voyons voir ce qu’il a dans le ventre.

Première surprise l’absence de pistes instrumentales, aussi bien en introduction que durant l’album. Une première pour le groupe, qui d’habitude fait toujours commencer ces albums par une petite introduction malsaine et glauque à souhait pour bien mettre dans l’ambiance. Ici nada, on se prend directement dans les dents « Cult Of Venus Aversa » qui possède malgré tout un petit passage narratif en début de piste. Ça blaste lourdement à grand renfort de doubles pédales et de descente de tom, et ce, durant les deux premières pistes. Ce qui m’amène au premier défaut de ce début d’album, la trop grande présence de la batterie. Celle-ci couvre les autres instruments et on a bien du mal à bien distinguer les guitares et les orchestrations / chœurs par moment. Les guitares n’étant déjà très présentes, contrairement à des albums comme « Midian » ou « Damnation And A Day » où elles étaient bien mises en avant. Là on est plus proche de « Godspeed On The Devil’s Thunder », elles restent en arrière-plan et ressortent juste le temps d’un solo.

Que serait le groupe sans ces ambiances gothiques théâtrales, beh pas grand-chose comme l’a démontré certains albums par le passé... Depuis Midian le groupe mise davantage sur l’efficacité que sur la mise en place de fortes ambiances (“Dusk And Her Embrace”, “Cruelty And The Beast”). « Darkly, Darkly, Venus Aversa » n’inverse pas cette tendance que je trouve forte dommageable. Il faut attendre la piste « The Persecution Song » et « Decieving Eyes » pour avoir quelque chose qui se rapproche d’ambiances gothiques dignes de ce nom avec des vrais riffs dudju !!! On retrouve alors un peu le Cradle du bon vieux temps, break narratif, double guitare décalée d’une octave, orchestrations/chœurs tout ça au service de l’ambiance créée. Les breaks narratifs réapparaissent, Dani ralentit son phrasé tout en adoptant un ton plus grave, accompagné par le piano et on a enfin droit à quelque chose qui à de la gueule ! Ce qui en fait les deux meilleures pistes de l’album pour moi.

Revenons sur le concept, Lillith. Première femme d’Adam avant Ève, celle-ci fut chassée de l’Éden par Dieu et devint la femme de l’archange Samael. La base du concept étant là, l’album développe le retour de Lillith sur terre, invoqué par erreur par des templiers au retour de la 9éme croisade. L’album commence au XIVe siècle et raconte le retour de Lillith, réincarnée dans une humaine. Le concept dévoile les manipulations orchestrées par la démone au loin des âges pour permettre sa renaissance et ouvrir les portes de l’enfer sur terre. Je n’en dévoilerais pas plus, comme d’habitude avec Dani les paroles sont très bien écrites et détaillées et dignes d’un scénario de film d’horreur gothique. Le concept prend particulièrement place dans la piste « Lillith Immaculate », longue fresque aux ambiances variables dont le groupe a le secret.

Finalement, cet album me donne l’impression que le groupe a le cul entre deux chaises d’un côté on a des pistes fortement orientées sur la batterie avec un tempo très rapide et sauvage, de l’autre côté des pistes lorgnant plus vers le passé du groupe rappelant des pistes telles que “A Gothic Romance (Dusk And Her Embrace) » avec des ambiances assez marquées. Peut être une volonté de plaire aux fans n’aimant pas toutes les périodes, mais ça créer un album déséquilibré. Les quatre premières pistes sont trop homogènes, prises séparément elles ne sont pas mauvaises, mais une écoute continue a tendance à lasser du fait de la grande ressemblance des compositions et structures. De beaux riffs accrocheurs sont quand même présents ainsi que de belles mélodies au clavier bien que trop rare je trouve.

Le groupe ne déçoit pas pour autant, les amateurs du groupe apprécieront et les détracteurs ne changeront pas d’avis. Un album sans surprise donc dans la lignée du précédent, avec cependant un tempo plus rapide laissant place à des belles choses par moments avec les orchestrations. Le groupe se repose sur ces acquis et commence à peiner à se renouveler, ce qui n’est pas honteux après une carrière de bientôt 20ans. Néanmoins, on peut trouver une tentative d’évolution dans les pistes bonus surtout sur « Beast Of Extermination » où le groupe arrive à créer une ambiance sombre tout en laissant une batterie assez lourde accompagnée de vocaux se rapprochant de ceux de Sagrath par moment.

À dans deux ans !
Les plus: Decieving Eyes, The Persecution Song, Beyond Eleventh Hour, Lillith Immaculate, Beast Of Extermination.
Whysy
7
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le 16 janv. 2015

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