Das Seelenbrechen
7.6
Das Seelenbrechen

Album de Ihsahn (2013)

J'ai pas tout compris, mais c'était vachement bien !

Si je devais présenter Ihsahn, ça serait long, d'une part, et un peu trop dithyrambique pour être honnête, alors entrons dans le vif du sujet.

En général, dans les albums d'Ihsahn, il y a une chose qui pêche, c'est l'opener, non pas parce qu'il est mauvais, loin s'en faut, mais parce qu'il est souvent trop générique pour surnager au sein du reste, et là, c'est encore le cas avec hilber, qui fait bien la liaison avec Eremita, dont il retrouve certains tics, nottament au niveau des saxophones, mais sera facilement oubliable par la suite.

Par contre, ce qui suit va facilement faire oublier ce petit grief, on commence avec Regen, qui avec une finesse incroyable, monte vers une orchestration certes un peu kitch au niveau des synthés, mais d'une grandiloquence incommensurable, ou tous les éléments se mettent au service du morceau, qui prend des tournures évoquant la musique classique jusqu'à son solo de guitare, puis les reprend pour son final.

NaCl suit, et on revient à un esprit plus métal, qui évoque parfois Leprous, qu'il produit, et qui a sorti le morceau Salt sur son dernier album (NaCl étant la formule chimique du sel, on peut se poser la question... ).

Pulse arrive, et on tient là une de mes pièces favorites de l'album, morceau électro, planant, gagnant en noirceur au fur et à mesure des couplets, et qui aborde encore une fois, il faut le mentionner, le thème principal de l'album, la dualité ( on pourrait en effet traduire Das Seelebrechen par la rupture de l'âme, si on en croit les internautes germanophones, et c'est le principal sujet des paroles, en anglais, de l'album).

Et c'est à la fin de Pulse que survient l'inimaginable, les morceaux Tacit 2 et Tacit, dans cet ordre, le premier, ou tout semble s'écrouler autour de nous, dans une ambiance qui pourrait rappeler Sunn O))), avec une batterie arythmique et déstructurée, pour mieux nous perdre, après la sensation quasi rassurante des premières pistes, et le second, solennel, qui voit Ihsahn déclamer dans une ambiance d'apocalypse, qui se fait ensuite plus martiale, puis devient complétement folle avec l'arrivée des saxophones, puis grandiose, en bref, on ne sait pas sur quel pied danser, au sein d'un morceau bipolaire, qui transpire autant le génie que la folie....

Rec arrive ensuite, susurrée par la voix claire d'Ihsahn et ce piano fantomatique, ses percussions sèches, avant de suivre le même chemin que Tacit, grand-guignolesque et terrifiant pendant à peine trois minutes, pour à nouveau nous surprendre avec M, presque floydienne dans l'esprit, qui voit s’égrener une suite de mots portés par une voix saturée perdue dans le lointain, puis s'envole en un solo de guitare soutenu par les chœurs, chantant How many ? à l'envi, pour redevenir aussi mystérieuse qu'elle a commencé.

Suivent Sub Alter et See concluant l'album, toujours avec ces montées sombres et majestueuses, malades, en particulier pour See, terrifiante de majesté et de déliquescence avec des sons électroniques obsédants, et la voix d'Ihsahn, déchirée, impériale, qui vient nous hanter une dernière fois avant de clôturer l'album.

Si ce n'est pas un des meilleurs albums d'Ihsahn, ce qui n'est pas mon sentiment, c'est surement le plus personnel, ici, il déstructure les morceaux, ce qui ne les rend pas artificiels, mais encore plus forts, s'inscrivant tous dans une logique commune et qu'on sent comme l'incarnation musicale de la catharsis d'ihsahn, qui exsude les contradictions du maitre, pour en faire un album complexe, profond, difficile d'accès, on peut facilement perdre le fil après Tacit 2, mais si on fait l'effort d'y rentrer, on ne pourra être que satisfait...

Créée

le 18 janv. 2015

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