Petit détail technique : C'est avec la réédition de 1999 qu'on a pu retrouver la pochette originale anglaise de l'album. La seule différence était qu'il était désormais titré Space Oddity. A la sortie de l'album en novembre 1969 ce n'était pas le cas ; comme le premier opus, ce deuxième album n'avait pas de titre. Aux USA "Don't Sit Down" fut retirée de l'album qui s'appelait là-bas Man of Words/Man of Music avec la même photo sur un fond turquoise uni (Vasarely étant un farouche communiste, la fresque de petits points de la pochette anglaise fut censurée). Lorsque Bowie devint enfin célèbre grâce à Ziggy Stardust en 1972, cet album (retitré Space Oddity au passage) et le suivant, The Man who Sold the World, furent réédités avec de nouvelles pochettes représentant Bowie avec son look de Ziggy. Exit donc les frisettes de folkeux et la robe pour homme du Man who Sold the World. En 1990 Ryko réédita les albums de Bowie de la période RCA (1969-1980) en conservant la pochette de 1972 pour Space Oddity mais en rétablissant l'originale pour The Man who Sold the World. Des tas de bonus furent ajoutés sur ces excellentes rééditions et "Don't Sit Down" retrouva ainsi sa place dans le track listing.
Pour ce qui est de la chanson "Space Oddity" (qu'on a un peu ras-le-bol d'entendre dans le moindre film, soit dit en passant), on dit en général que c'est le premier tube de D. Bowie et que c'est ce qui l'a fait connaître grâce à son utilisation pour illustrer les reportages sur l'alunissage d'Apollo en juillet 1969. C'est vrai en partie seulement. En fait, ça ne concerne que la Grande-Bretagne. La chanson n'a traversé la Manche qu'en 1971, par exemple. Et il a fallu attendre Ziggy pour que, comme le reste de sa discographie, ça devienne un classique de son répertoire.
Pour ce qui est de l'album, c'est plutôt en dents de scie, entre passages ampoulés ("Cygnet Committee") et simplicité efficace ("Janine", "An Occasional Dream").