In the summer rain alone I cried
Belong, sorti en 2010, se démarquait nettement de son grand frère éponyme, premier album génial de The Pains of Being Pure at Heart. En effet, il s'éloignait de la Pop très noisy qui caractérisait les débuts du groupe pour adopter un son bien plus propre, soigné et accessible. Je ne pense pas vous dévoiler quelque chose d'inattendu si je vous dis que ce Days of Abandon continue dans la lignée de Belong.
L'album commence de façon très soft avec "Art Smock", introduction calme et parfaite pour démarrer un disque onirique. "Simple and Sure", qui tombe juste après, donne la ligne de conduite de chaque morceau, c'est-à-dire des couplets plutôt modérés et un refrain qui tue, le tout avec une production massive mais éthérée. Autant le dire, aux premières écoutes, l'ensemble est très flou, ça s'écoute bien mais on ne retient vraiment rien du disque. Quand les morceaux commencent à être connus, on remarque d'entrée les bons et les moins bons. En fait, ce qui faisait paraître Days of Abandon si fade durant la période dite "d'apprivoisement", c'est cette formule utilisée pour absolument CHAQUE morceau (sauf le dernier, et encore) qui marche du tonnerre, heureusement pour le groupe.
Au final, on ne s'en lasse pas. C'est un comme un plaisir un peu coupable. Lorsque l'on lance la lecture de l'album, on sait d'avance pendant 37 minutes, on va se détendre simplement, avec en fond de la musique planante et douce. Un point important : il ne faut pas non plus oublier la ligne de basse de "Kelly", qui, excusez le langage, troue le cul. Sans parler du refrain d'"Eurydice" ou de "Until the Sun Explodes", qui nous font oublier des titres plus fades comme "Coral and Gold" et "Masokissed". Et que dire de "Beautiful You", un très beau morceau...
Bref, vous l'aurez compris, malgré ses inégalités et, paradoxalement, sa terrible cohérence, Days of Abandon est un très bon album (selon moi, mieux que Belong), audible en toutes circonstances, sous la pluie, le soleil, en rentrant chez soi ou en partant au boulot ou que sais-je encore. Je suis curieux de savoir comment le prochain sonnera.