Tout bon 'prog head' se doit de détester les punks : ils ont tué le prog à la fin des années 1970, rejettent toute complexité musicale pour des chansons simples, bruts, pseudo-engagées politiquement où on ne fait que brailler au micro... Sacrilège pour les adorateurs de Yes, Gentle Giant ou Jethro Tull ! Début des années 2000, nos deux compères d'At The Drive-In, Cedric Bixler-Zavala (au chant) et Omar Rodríguez-López (à la gratte), mettent fin à l'aventure de leur groupe de musique post-hardcore aux allures de punk (ce n'est pas moi qui invente le terme post-hardcore c'est Wikipédia hein) pour se lancer sur un projet aux accents bien plus progressifs : The Mars Volta.
Si le début commence doucement avec Son et Lumiere (oui ils ont oublié les accents ! Quelle idée de faire des titres pompeux en français !), le mur de son violent typique de nos texans arrive sur Inertiatic Esp, la guitare hurle, les sons se déchaînent avec Isaiah Owens aux claviers (RIP), John Theodore qui délivre une performance incroyable derrière sa batterie, le tout accompagné de notre bon ami Flea à la basse... ai-je besoin de vous présenter Flea ?
L'album progressif, fidèle à son genre, se présente sous la forme d'un album concept nous racontant les péripéties de notre bon gaillard dénommé Cerpin Taxt, un patient envoyé à l'hôpital après avoir réalisé une overdose de morphine mélangée à la mort aux rats (un cocktail original pour le coup), recevant des visions sur la vie, notre drogué connaîtra un destin tragique dont je vous laisse découvrir...
L'album réussit à marier avec brio le punk et le prog, nous délivrant un son puissant tinté de jazz et de musique latine, un son unique, avec une voix qui peut rebuter (dont moi) aux premières écoutes, mais chaque écoute nous fait découvrir des petites subtilités musicales qu'on ne peut pas attraper à la première écoute, accompagné de ses paroles énigmatiques, c'est ces albums que l'on réécoute de temps en temps volontiers en découvrant quelque chose de plus à ce son, quelque chose de plus aux paroles...
Le prog est mort, vive le prog et Mars Volta a bien démontré que le prog rock n'est pas mort, et qu'il continuera à prospérer, loin des foules et de sa popularité d'antan...