De Balavoine, je ne connaissais que son dernier album, "Sauvez l’amour", que je considère encore aujourd’hui comme un classique de la musique française. Et j’avais difficilement, il y a quelques années, tenté de plonger dans son premier album, "De vous à elle en passant par moi", qui, en prenant un peu de recul, diffère totalement de ce que deviendra ce chanteur par la suite.
Car de ce premier album, il n’y a pas vraiment dénonciation de thématiques sociales ni même un tant soit peu de sérieux dans les paroles, puisqu’elles traitent — pour la plupart — d’amourettes enfantines dans un décor innocent — l’instrument principal étant un piano très jazzy, suivi de près par des violons, une guitare électrique dantesque qui joue l’un des morceaux les plus rock de l’album, "L’enfant aux yeux d’Italie", et parfois des trompettes.
Pour un premier essai, la production fait super-professionnelle et le chanteur est déjà maître de ce qui fait tout le sel de sa voix, à savoir ses envolées lyriques — qui collent d’ailleurs parfaitement au thème de l’album (je ne sais pas si c’est une décision réfléchie de la part du label, qui voulait peut-être cibler un public de jeunes filles).
Malgré tout, aucun des morceaux — si ce n’est le premier, qui met plus que tous les autres au centre des projecteurs les capacités vocales de Balavoine — ne se démarque vraiment, en raison de l’homogénéité souvent lassante qu’implique la reprise des mêmes motifs instrumentaux ou de construction (Lybee avait déjà souligné ce point dans sa critique de l’album "Starmania" sur le site, point que je dois à nouveau rejoindre pour ce premier opus de Balavoine) — avec une répétition assez agaçante à force d’apparitions, des refrains.
J’ai entendu dire que Balavoine ne voulait pas être catalogué comme un artiste de variété, trouvant ce mot trop péjoratif et préférant être associé au mouvement rock, mais je ne vois pas vraiment ce qu’il y a de rock dans l’album (à part dans 2-3 chansons) (ça n’est d’ailleurs en aucun cas un problème, mais l’album emprunte beaucoup à la variété en termes de structure, et ne doit donc pas s’étonner d’être qualifié de "variet’" par ses détracteurs).