Le Chanteur par mapamobi

"Le chanteur" est le morceau qui a fait connaître Balavoine auprès du grand public — ce qui est assez méta, étant donné qu’il parle de succès, et des excès que peut entraîner la célébrité.
Puisque l’album reprend son titre, je m’attendais à ce qu’il tourne autour des mêmes thèmes, mais… ça n’est pas vraiment le cas.

Je dois avouer ne pas avoir vraiment cerné ce que Balavoine voulait faire avec cet album, après deux autres projets au concept clairement défini. Ici, il semble se perdre un peu, même si la plupart des chansons, en particulier vers la fin, ont pour point commun de parler de lui — notamment "Si je suis fou", dans lequel il expose tous ses défauts (dans "C’est un voyou" aussi, puisqu’il parle de l’image négative qu’il a auprès des autres, parce qu’il aurait, entre autres, refusé de faire son service militaire), "Le pied par terre" et "Des gens comme vous", qui évoquent sa solitude et de son envie d’aller vers les autres, ou, bien évidemment, "Le chanteur", dans lequel il revendique son envie (un peu déraisonnable) d’être une star. On évoque aussi d’autres thématiques plus hors-sujet, comme le manque d’amour pour son pays par exemple ("France").

Les morceaux sont un poil plus lourdingues et moins inspirés que dans les albums précédents, comme "Oiseau de nuit" (d’une répétitivité folle) ou "Le pied par terre". On perd en somme beaucoup de la splendeur et de l’ambition de "Les aventures de Simon et Gunther…" pour un résultat plus commercial.

Mais il y a une chose que je ne peux pas enlever à cet album : celui de pousser encore un peu plus loin l’utilisation des synthétiseurs ("Lucie" doit être un des premiers morceaux de la carrière de Balavoine à utiliser les synthétiseurs en instrument principal) et de faire dialoguer plus intensément encore l’instrumental avec la voix dans ses meilleurs moments ("Les oiseaux partie 2" utilise des sons de cloches comme motif récurrent — une sorte de sample avant l’heure —, qui participent à construire tout le charme du morceau).