S’il fallait comparer "Les aventures de Simon et Gunther…" à "De vous à elle en passant par moi", je dirais que les deux sont grosso modo au même niveau.
Mais le deuxième album de Balavoine a un avantage que son premier n’a pas : il est plus varié en termes d’instruments et offre une expérience d’écoute quasi-cinématographique — qui est aussi liée au fait qu’il se veut raconter l’histoire de deux frères séparés par le mur de Berlin, essayant de se rapprocher l’un de l’autre (il s’agit donc d’un album très narratif).
Si l’aspect rock du projet précédent était discutable, ici il est presque évident. Dès le 3ème morceau, "La Réponse", j’ai compris que Balavoine s’était fortement inspiré du groupe Queen, particulièrement en ce qui concerne les chœurs caractéristiques de Freddy Mercury, amples car doublés voir triplés, et agissant comme des instruments, que le chanteur a lui aussi intégré dans ce projet.
L’instrumentation très riche — de la harpe dans le morceau "La lettre à Marie", une introduction faisant penser à de la musique de cirque dans "Mon pauvre Gunther", avec synthés (bien plus présents que dans son premier album), violons, trompettes + parfois de l’accordéon et des saxophones (dans "La porte est close"), et bien plus de solos de guitare électrique — en fait certainement un meilleur album que son prédécesseur, et bien plus ambitieux, mais je trouve tout de même que le chant n’est pas à la hauteur de la qualité du fond sonore, ni même de l’intensité de celui de "De vous à elle en passant par moi". Pour prendre une métaphore esthétique, la maison est magnifique, prise indépendamment des meubles, qui le sont moins, ce qui atténue un peu l’appréciation que l’on peut avoir pour elle quand on regarde l’ensemble.