Il est 2h04 du matin. Suite de cette excursion sans plus attendre. Attention, on s'attaque à un gros morceau là. Parmi les quatre albums de la tétralogie (ou quadrilogie, c'est comme vous voulez), Deconstruction est le plus rude, le plus méchant, le plus inaccessible, le plus bruyant, le plus impressionnant, le plus fou, mais aussi... le moins bon. Selon moi, il est trop bordélique et veut absolument subjuguer l'auditeur en balançant des grandes plâtrées d'orchestre et de choeurs par-dessus tout le bordel. En réalité, ce disque qui semble valoir un 9/10 pour son courage, la masse de travail énorme qu'il laisse supposer, ne vaut qu'un 7 (ce qui est déjà très bien !). Explications.
D'abord, il faut saluer la variété des compositions. On commence de façon très soft avec le joli "Praise the Lowered", exutoire plutôt magistral sur la drogue et l'alcool. Dès la deuxième piste, on arrive à un point important (et assez sympathique) de l'album : le bal des invités. 11 personnes sont invitées à la fête (plus on est de fous plus on rit - et pas n'importe quels fous), dont, entre autres : Mikael Akerfeldt (sur "Stand"), Ihsahn (sur "Juular") et Joe Duplantier (sur "Sumeria"). Ca rajoute une patate de ouf à un album qui cognait déjà sévère, non sans rappeler les heures plus violentes de l'histoire de Townsend (je fais allusion à Strapping Young Lad).
Cependant, on remarque, perdus au milieu de cette masse bruitiste semblant informe, des passages mélodiques d'une beauté tout à fait délectable. Ainsi, le champ de bataille de 11 minutes qu'est "Planet of the Apes" se retrouve agrémenté d'un passage à la clarté troublante en plein milieu. Ca fait pas de mal me direz-vous. De même, les deux dernières minutes de "The Mighty Masturbator" (référence à Dali wallah) sont constituées d'une chorale avec une instrumentation quelque peu militaire qui rappelle les défilés ruraux du 14 Juillet à Orgy-sur-Tamère. Tant de mélodie couplée à tant de brutalité, c'est une caractéristique typique des débuts de Devin (cf. Ocean Machine et City).
En somme, un album un poil inégal qui saura convaincre les plus réticents par des moments de brillance disséminés par-ci par-là sur la galette (très longue, plus d'une heure). Le problème c'est que la sortie de l'album à donné de l'espoir aux fans de SYL, alors que Townsend répète depuis 2006 que C'EST FINI. Circulez, y'a rien à voir ! Espoirs qui seront ravivés par la performance du Retinal Circus... les gens sont cons.