Après avoir lancé la vague folk-tronique au Royaume-Uni en 2010 avec "Lights", et incarné le visage de l'électro-pop indépendante en 2012 avec "Halcyon", Ellie Goulding revient avec un album de pop pure, "Delirium".
Oubliés les peines de coeur et trances épiques de "Halcyon": seuls la chanson d'ouverture, "Aftertaste", et la chanson de fin, "Scream it Out", auraient pû y figurer. En effet, "Delirium" est une parenthèse dans la carrière d'Ellie Goulding. Il suffit d'écouter le lead single, "On My Mind", pour s'en rendre compte: c'est le morceau le plus radio-friendly de sa discographie, et probablement le plus pop.
Néanmois, Ellie Goulding n'est pas à son paroxisme lorsqu'elle se base sur des structures pop classiques, comme "Something in the Way You Move", ou "On My Mind". Sa véritable force réside dans son envie de surprendre, en voguant à travers divers genres musicaux. "Holding on for Life", mélangeant chants angéliques, rhytmes dansants, et choeurs gospels, en est un bon exemple. "We Can't Move to This", et son sample de "It's Over Now" de 112, ainsi que ses effets vocaux, transcendent des paroles assez classiques. Evidemment, Ellie Goulding n'oublie pas de proposer des moments plus calmes: "Army" demeure une jolie déclaration d'amitié dédiée à la chanteuse Lissie, et "Lost and Found", qui rend hommage à sa ville d'enfance, à l'aide d'une guitare folk.
C'est cette sensibilité qui démarque Ellie Goulding, apportant une véritable profondeur à des productions parfois trop lisses. Certes, l'album n'est pas la masterpiece qu'est "Halcyon", mais il offre un souffle d'air frais dans la discographie d'une grande artiste en devenir.