Médine est au 11 septembre 2001 ce que « Démineur » est au 7 janvier 2015 : un dommage collatéral. Et si d’aucuns aimeraient le faire passer pour un point de détail de l’histoire du rap français, ceux qui ont déjà pris la peine de lire ses textes savent qu’il n’en est rien. « Don’t laïk » a mis le feu aux poudres. Mais ce serait méconnaître Médine que de penser que le message apaisant d’un titre tel que celui de ce nouvel ep (en fait, un vrai petit album, Médine est loin d’être radin) indique que l’artiste vient ici éteindre l’incendie. Toujours doué dans l’art d’accoucher de rimes mémorables, le rappeur du Havre débute certes ce nouvel opus par un titre un peu « léger » (« Reboot »), mais reprend vite la route de la gloire avec un « Grand Médine » qui, comme son nom l’indique… Suit la déjà très (trop?) connue « Don’t laïk », et les classiques s’enchaînent sans temps mort. Je retiendrais en particulier « Ali X » qui rend hommage au grand Kery James, « #faisgafatwa » qui tacle tous les extrémismes, la poignante « Gaza soccer beach » et l’excellente « Démineur ». Nous voilà rassurés, même si nous étions peu à en douter : Médine ne fait pas dans le « travail d’arabe » et s’assure que ce disque surprise soit autant bourré de qualités que ces prédécesseurs. Quel beau métier, démineur !