L'album avant le jour d'après
"...nous travaillons actuellement pour l'Europe..."
Mis à part « Lost » et « Son style 1 », Noir désir emprunte des chemins plus calmes. Les bons vieux riffs laissent parfois place à de l'acoustique. Un côté plus poétique arrive et rappelle quelques peu le style de « Veuillez rendre l'âme ». Et bien entendu, Cantat gueule moins. Faut dire qu'avec le temps, ses cordes vocales en ont chié.
2001, nouvelle décennie, nouveau siècle, nouveau millénaire, Noir désir ne voulait pas faire un remake des années 90 et c'est tout à leur honneur. Je crois surtout qu'ils ont voulu privilégié les textes. Notamment sur l'hommage rendu à Ferré en reprenant brillamment son « Des armes ». « Le vent nous portera » marquera les esprits alors qu'il n'est finalement qu'un sous « Riders on the storm ».
En réalité, les vrais bons titres se trouvent du côté de « A l'envers, à l'endroit » et « L'appartement ». Pas comme ce « Bouquet de nerfs » longuet et presque saoulant. Cantat a voulu se la jouer Jacques Brel. Il en est capable mais là c'était un peu foiré. D'ailleurs, il prouve qu'il peut y arriver sur « Son style 2 ».
On terminera l'album et sans le savoir la carrière de ce groupe culte avec la gargantuesque Europe en duo avec la barrée Brigitte Fontaine. Il fallait bien que Cantat y aille de ses petites piques politiques mais franchement quand on y pense, aujourd'hui en 2012, n'avait-il pas visé juste ? Je souris en réécoutant ce marathon européen. On peut se moquer des textes engagés parfois caricaturaux de Bertrand mais sur ce final, il a vu clair. Un titre bordélique, chargé et épique à l'image de cette vieille Europe.
Et puis n'avait-il pas vu juste également pour " Le grand incendie"... comme quoi la vie des fois...
« Des visages, des figures » est donc le dernier album. Il valait peut-être mieux pour Noir désir de terminer en beauté de cette façon. Dieu seul le sait. Moi je retiendrai un groupe talentueux qui a fait vibrer toute une génération dorée, ma génération. Nier Noir désir, même si on en n'est pas fan, serait nier les 90's.
Nostalgie.
Snifff...
La perle : « A l'envers, à l'endroit »