Je découvris le groupe lillois en concert, au début des années 2000, bien avant la sortie de ce premier album. C'était dans une salle en sous-sol d'un bar rennais, un soir de décembre lors des Bars En Trans', festival off des Transmusicales, dans une même soirée où étaient présents aussi Laetitia Sheriff, Bly, un groupe de Lens, Marcel Et Son Orchestre et un membre de Trash & Tradition assez rigolo. Une partie de la scène du Nord était descendue en terre bretonne à cette édition-là donc.
GOMM sortit plus tard deux albums puis s'évanouit peu à peu dans l'oubli après sa séparation. Trois gars sympathiques et une blonde fille telle une Cheveu D'Or pleine d'énergie vous fixant parfois avec ses grands yeux bleus. J'avais plus écouté 4, acheté après un excellent concert très énergique et dansant.
Comment avais-je pu négliger Destroyed To Perfection, malgré une première bonne impression qu'avait laissée le groupe il y a presque vingt ans ? Aujourd'hui, corrigeons ! Quel putain de disque, après toutes ces années écoulées ! Il y a un peu de Blondie - peut-être à cause de la présence féminine au chant et au clavier - mêlé à du rock à la sauce krautrock bien prononcée ! Et une énergie punk imparable.
Ça permet de sortir des clichés humoristiques venus de Dany Boon ou plus navrants au travers des images de la télé (supposée être la) réalité et dévalorisant toute une région.
Ça chante en allemand, en anglais et en français. Ça secoue musicalement dans le beau sens du terme, comme un électrochoc bienvenu. J'avais oublié à quel point il était bon d'écouter "Karl Heinz Mucke", "I Need", l'agressif "Into Perfection" et surtout "Common Place", long plaisir de pas loin de sept minutes qui commence tranquillement, laissant s'exprimer la basse tendue annonçant l'accélération finale et électrisante.
À (re)découvrir sans hésitation !