L'ascension irrésistible des Lillois de Gomm a des allures de prise de pouvoir. Première étape décisive : un Printemps de Bourges 2004 qui a laissé leur auditoire médusé et obligé PIAS à sortir cet album auto-produit tel quel (seulement augmenté d'une vidéo). Gomm, c'est un mélange détonnant entre une énergie post-punk (vue chez Wire ou Gang of Four), des aspirations noise, et l'utilisation noise et l'utilisation de synthés analogiques ressuscités du Krautrock des 70's. Un précipité instable, à manier avec précaution, qui mélange le sauvage avec le sophistiqué, le chaotique avec le martial, un chant féminin naïf avec une voix masculine. Composé de cartouches rock prêtes à faire parler la poudre, Destroyed to Perfection prend aussi le risque de calmer le jeu et d'évoluer en circonvolutions hypnotiques pour un résultat tout aussi intrigant (Flashes of hope, Common Place). En français, en anglais ou en allemand, Gomm, la machine de guerre, efface toute concurrence sur son passage.
Chronique parue dans Velvet avril/mai 2005.
Le nom GOMM était composé des quatre prénoms de ses membres, il suffisait donc qu'un seul quitte le navire pour que le groupe splitte. Ils le savaient et c'est donc arrivé, après un excellent second album. Quel dommage !