We want your homes, We want your lives, We want the things you won't allow us.
Je crois que je n'avais jamais remarqué avant, mais ceci est le meilleur disque des années 90.
Et puis de la Britpop dans son intégralité. Enfin, je crois. En fait je n'arrive pas vraiment à comprendre ce que c'est la Britpop. Ça concerne des groupes britanniques, j'ai entendu dire, et puis il paraît qu'ils font de la pop, je l'ai lu sur Wikipédia. Mmh... Si les chansons de ce disque ont eu du succès, c'est que c'est de la pop. Puis si le chanteur a montré son fessier sur scène pendant que Michael Jackson chantait "Earth Song", c'est que ce doit être un britannique. Pour sûr que c'est de la Britpop.
Et au début je m'étais dit : "Ah, oui mais c'est juste de la pop classique quoi". Et comme chacun sait, il n'y a plus de bons albums de ce genre depuis les années 60. Si Jarvis Cocker avait au moins eu l'amabilité de sortir son truc 30 ans plus tôt ça m'aurait fait gagner du temps et des écoutes. Mais non, mais non, j'ai dû me le réécouter et me le réécouter pour me rendre compte peu à peu de ce qu'il valait. Alors voilà, maintenant je suis amoureux et je me retrouve comme un con à devoir expliquer pourquoi ce disque est génial. Alors qu'il y a quelques semaines à peine, c'était encore un album de pop "classique".
Parce que oui ! Ce n'est pas seulement de la pop, c'est de la superbe pop gratinée saupoudrée de sublimes paroles pleines d'une mauvaises foi et d'une ironie cinglante qui pourrait presque faire pâlir Ray Davie. Mais ce n'est pas tout. En effet, je pourrais presque parler de la même façon des autres disques de Pulp, His N' Hers par exemple, quand bien même ce dernier ne se démarque que grâce à la présence miraculeuse du génial "Do You Remember The First Time".
Non, ici il semble que Cocker ait en plus été victime d'une sorte de délire mystique qui a décuplée sa puissance créative et musicale, uniquement pour donner naissance au plus jouissif des albums de loser magnifique. Les thèmes sont principalement centrés sur des ratés, socialement et sentimentalement, les gens normaux quoi, la vie banale et laide de tous les jours, et puis sur vous et sur moi. L'album est plein d'une rage et d'une haine absolument vaine, mais tellement jouissive et d'une classe inégalée. Elle se déverse sur tout et sur n'importe qui, sur toutes les petites connasses de riches des upper-class, cette bande de chiens qui crachait sur vous et qui finalement ont bien mieux réussi que vous, et puis cette grognasse du collège qui ne vous a jamais remarqué alors que vous étiez fou d'elle. La frustration, la colère, puis la frustration, la perversion, et la frustration encore une fois, tout est dépeint avec une justesse incroyable doublé d'une violence latente dans un album qui pourrait pourtant paraître gai et innocent au premier abord... Même Nick Cave a repris "Disco 2000". Si c'est pas la preuve qu'il s'agit d'un disque de dérangé psychotique...
Et parce qu'il ne se prend pas au sérieux, ce disque restera bien supérieur à la gravité d'un Oasis ou d'un Suede, et parce qu'il est très consistent, restera bien supérieur aux albums de Blur ou de Supergrass.
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