Un an avant Atlantide, James Newton Howard se livrait déjà à la performance délicate de la composition pour films jeunesse. Il est parfois difficile de trouver l'équilibre entre le lyrisme puissant attendu pour porter un long-métrage, et le besoin de légèreté propre aux œuvres à destination d'un jeune public. La tâche est rendue plus rude, mais également plus intéressante, par le sujet d'un film focalisé sur les dinosaures et une époque complexe à illustrer musicalement.
La comparaison avec John Williams et Jurassic Park est d'autant plus étonnante que ce dernier a somme toute pris la décision de créer un ensemble très classique, grandiose, mais tourné finalement du côté des humains.
Ici, ce n'est évidemment guère possible, et Howard s'acquitte avec talent de sa mission. L'authenticité des notes résonnent comme celles d'un Fantasia moderne, le film s'étant lui-même penché sur l'extinction lente et douloureuse des dinosaures. Tour à tour dramatique et enivrant, le travail de l'artiste porte ses fruits et, comme il le fera un an plus tard pour le prochain Disney, hisse sur des épaules solides une bonne partie de son film, tiré vers le haut.
La bande-son, courte mais d'une efficacité redoutable, trouve son apothéose grâce aux morceaux The egg travels, Across the desert ou encore Breakout, sans jamais mettre de côté la poésie, l'angoisse et la douceur de certains passages.
Une très très jolie madeleine de Proust.