Bon, en temps que fan absolu, je suis forcé de publier une critique de cet album... alors bon, quand on est ado et qu'on a un père musicien et des potes métalleux en tous genres, on grandit bercé par du Metallica, Pantera, Yngwie Malmsteen, Children of Bodom, Dream Theater, Joe Satriani, Steve Vai, mais aussi du Toto, du Peter Gabriel, du Jeff Beck, du Yes et j'en passe...
bref un jour on demande à écouter du King Crimson, parce que le paternel a plusieurs fois évoqué le groupe, parlant de guitaristes imitant les mouettes, entre autres, et que c'est pour ainsi dire "la pierre qui manque à l'édifice". Et là, on découvre le live à Fréjus de 1982. Première réaction... rien pour ainsi dire. Et puis un peu par hasard, une compil des trois albums des années 80 (Discipline, Beat, Three of a Perfect Pair) finit par tourner en toile de fond pendant les heures passées sur le tapis roulant pour faire un peu d'exercice. Et là le titre "Discipline" sort du lot. Deux guitares aux sonorités légèrement Est-asiatiques, une basse ronronnante et une percu pseudo-africaine, dans un mélange qui ne ressemble à ... strictement rien de connu jusqu'alors et qui donne une espèce de métissage musical à la couleur totalement indéfinissable. "Qu'est ce que c'est que ça ? Qu'est ce que c'est que ce truc ?" sont les questions qui sortent le plus fréquemment. Et puis on se renseigne sur internet, et on découvre que l'album est basé essentiellement sur un concept de déphasage, une guitare jouant un riff et l'autre jouant le même riff avec une note en moins, créant une architecture alambiquée de mélodies hypnotiques.
Et puis l'album continue de tourner pendant les heures de sport. "Et mais... en fait c'est pas mal" à la 6ème écoute, "mais... c'est carrément cool" à la 14ème écoute. "En fait c'est même bon" à la 23ème écoute et à la 48ème écoute... "c'est juste monstrueux".
Et voilà. Le virus a incubé, les germes ont éclos et se sont propagés, la maladie a contaminé son hôte à vie. Cela fait 10 ans que j'ai découvert ce groupe et en particulier cet album, et j'ai beau découvrir régulièrement des nouveaux groupes/artistes, je reviens toujours à eux. Les dimensions atteintes par leur musique n'ont pour moi jamais été égalées, dans l'univers du rock en tout cas. Les albums de leurs débuts sont très bons également, mais ils ne m'ont jamais autant impacté que Discipline.
Je finirai cette critique par une petite bravade car je suis un petit peu taquin :
"David Gilmour, tu peux aller te rhabiller"